Si le Sénégal échoue à la Can, Sadio sera pilonné

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Sadio Mané a été la grande attraction en équipe nationale, cette semaine. Ce n’est pas nouveau, puisqu’il est la superstar des Lions. Mais pour cette fois-ci, les raisons sont différentes. L’enfant de Bambaly a été à la une, non pas du fait de ses performances sur le terrain, mais en dehors de la pelouse. Mané passe d’une vie de célibataire à celle de mariée et tout le monde en parle.

 
À commencer par le chef de l’État Macky Sall qui n’a pas manqué de le taquiner lors de la cérémonie de remise de drapeau. « Tu as du travail en dehors des buts », chambre-t-il après avoir invité Mané au pupitre dès le début de son discours. Depuis le mariage, les photos et vidéos sont largement partagées sur les réseaux sociaux.
 
Pourtant, il y a une question de fond qui semble avoir été oubliée. Le moment choisi par Sadio Mané pour se marier est-il le bon ? À une semaine de la Can, l’ensemble des joueurs sont censés être en pleine concentration pour aborder la compétition dans les meilleures conditions.
 
Dans cette période, Sadio, en plus de son mariage, a fait un voyage à Bambaly, son village natal, pour inaugurer une pelouse acquise avec des partenaires. Certes, le mariage comme la pelouse sont à saluer, mais le timing mérite d’être interrogé. La responsabilité de la fédération aussi. D’ailleurs, le n°10 des Lions a manqué le match amical contre le Niger.
 
Mais jusqu’ici, tout passe au mieux dans le meilleur des mondes, comme disait Candide.
 
Pourtant, c’est ce genre de comportements qui font que le PSG n’a jamais su tirer le meilleur de Neymar, pourtant très performant au moment de quitter le Barça. Quand Cristiano Ronaldo a voulu se hisser au-dessus de ManU, il a été viré. Et les exemples se multiplient où les clubs et les équipes nationales ont montré aux joueurs, la star incluse, que l’institution est au-dessus.
 
Pour en revenir au Sénégal, tant que les victoires vont s’enchaîner en équipe nationale, personne ne trouvera à redire. Ceux qui oseront poser le débat seront qualifiés de fumistes, d’aigris, de jaloux… Bref, ils seront traités de tous les noms, à commencer par l’auteur de cet article.
 
Mais le jour où il y aura contreperformance, Sadio pourrait rapidement devenir la première cible des critiques. Et si jamais le Sénégal échoue à la Can, en particulier s’il est éliminé assez tôt, Mané la star sera pilonné comme jamais. Il va se demander si c’est bien de lui Sadio dont on parle.
 
Rappelez-vous l’épopée de la génération 2002 en Coupe d’Afrique et Coupe du monde. Les lions, El Hadj Diouf en particulier, avaient l’habitude de sortir la nuit, même en veille de match. Mais le public n’était pas informé, parce que simplement les victoires étaient au rendez-vous. Quand le Sénégal a été éliminé, c’était le grand déballage.
 
Aujourd’hui, ce même El Hadj Diouf est dans le staff technique. Dans un entretien accordé à Seneweb, il y a quelques jours, voici ce qu’il affirme : « Avant le match qualificatif pour la Coupe du monde 2002 contre le Maroc, j’étais sorti la nuit. Et pourtant, le jour du match, j’étais au top. L’essentiel c’est atteindre ses objectifs ; la manière importe peu. Il faut responsabiliser les gens. On ne peut pas être entraîneur de Sadio Mané,  de Kalidou Koulibaly ou de Gana Guèye  et leur rappeler  à chaque  fois ce  qu’ils doivent  faire. »
 
En temps de victoire, un tel état d’esprit peut passer, car on fait primer le résultat sur les moyens. En cas de défaite, on se souvient que ce sont les moyens qui donnent les résultats. Or, Mané n’est pas Diouf, il n’est pas un ‘’bad boy’’, il est connu pour être sérieux et discipliné. 
 
Il a donc intérêt, au-delà de sa soif de victoire, à prier pour que le Sénégal gagne. Sinon, toutes ses qualités seront ignorées ou oubliées et il sera littéralement broyé par la machine des réseaux sociaux.
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