Idy cherche un face-à-face avec Sonko

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Depuis la présidentielle de 2019, Ousmane Sonko est devenu le principal opposant de Macky Sall par la force des choses. Aujourd’hui, Idrissa Seck semble vouloir lui imposer un autre rapport de force. En effet, avec ses actes posés depuis un certain temps et sa conférence de presse d’aujourd’hui, l’ancien maire de Thiès semble avoir son avenir plus dans l’opposition que dans le pouvoir, du moins de manière officielle.
 
Mais au lieu de laisser Sonko occuper la tête, Idrissa Seck semble vouloir lui imposer un face-à-face au sein de l’opposition, avant le face-à-face avec Macky Sall. Sinon, comment comprendre les attaques frontales, les flèches décochées par le patron de Rewmi à l’encontre d’Ousmane Sonko.
 
L’ancien maire de Thiès s’en est pris à Sonko durant toute sa conférence de presse. Sur le plan judiciaire, Idrissa Seck demande à Ousmane Sonko de faire comme lui avait fait en 2004,  c’est-à-dire affirmer qu’aucune preuve ne pourra être sortie contre lui dans le dossier de viol contre Adji Sarr. « S’il a fauté, qu’il demande pardon. Il ne faut pas être orgueilleux », lui suggère Idrissa Seck.
 
Par ailleurs, Idrissa Seck qui dit lancer des consultations nationales pour la paix se dit favorable à une candidature de Sonko, mais à une condition. « Il faut qu’il s’engage que s’il devient président de la République, il va laisser la justice faire son travail. Et s’il est condamné définitivement, il va démissionner », renchérit Idrissa Seck.
 
Sur le plan politique, Idrissa Seck subodore une méconnaissance de l’Etat par Ousmane Sonko. Il déclare même que Macky Sall a manqué de poigne face à son opposant. « Si j’étais président, il n’y aurait ni mars 2021, ni 16 mars. Je serais parti prendre Ousmane Sonko à l’aube le jour du procès. Il ne pourrait opposer aucune résistance et il ne se passerait rien par la suite ». Pour lui, défier l’Etat relève d’une grave erreur.
 
Sur le plan religieux, Idrissa Seck a déversé sa bile sur la formation politique de Sonko. Pour lui, les militants du Pastef « ne sont pas des patriotes, mais des complexés ». Il leur reproche d’importer des valeurs religieuses, alors que le Sénégal a les siennes.
 
Tout un ensemble d’attaques qui montrent la volonté de Idy de défier Ousmane Sonko, alors qu’il est plus que jamais proche de l’opposition. Sorti deuxième à l’issue de la présidentielle de 2019, il veut sans doute récupérer le poste de leader de l’opposition qu’il avait laissé à Sonko en rejoignant Macky. Il entend ainsi devenir avant tout un opposant qui s’oppose à Sonko avant même de croiser le fer avec Macky Sall, si tant est qu’il a l’intention de le faire.
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