Guinée: L’accès à Internet restreint, le gouvernement donne ses raisons

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Le ministre guinéen des Affaires étrangères Morissanda Kouyaté a justifié par un « problème sécuritaire » les restrictions d’accès à internet, devant une quinzaine de diplomates étrangers venus exprimer leurs préoccupations, a rapporté mercredi soir la télévision d’Etat.
 
Les ambassadeurs ou représentants de partenaires importants de la Guinée, dont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine ou la France ont rencontré mercredi le chef de la diplomatie pour évoquer les restrictions à la liberté d’expression et à l’accès à internet, la grave pénurie de carburant consécutive à l’incendie dévastateur de réserves sur le port de Conakry en décembre, ainsi que les grandes difficultés de fonctionnement que rencontrent leurs missions.
 
La Guinée, dirigée depuis septembre 2021 par des militaires qui ont pris le pouvoir par la force, connaît depuis plusieurs semaines de sévères limitations d’accès à internet. La junte a par ailleurs sévi contre un certain nombre de médias.
 
« Nous sommes tous affectés, nous sommes affectés par un problème sécuritaire », a dit le ministre des Affaires étrangères dont les propos ont été diffusés par la télévision d’Etat. Il n’a pas précisé la nature de ce problème. « On ne peut pas aller plus loin », a-t-il dit.
 
Il a opposé aux diplomates qu’ils n’étaient pas les seuls concernés. « Les difficultés qu’il y a au niveau des ambassades, c’est les mêmes difficultés qu’il y a dans nos départements ministériels, quant à des problèmes de connection, c’est les mêmes problèmes qu’il y a à la présidence », a-t-il assuré.
 
Il a affirmé la volonté de résoudre le problème « le plus tôt possible ». Mais « tout cela se dit quand il y a la sécurité », a-t-il ajouté.
 
Des propos prêtés aux diplomates ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Lors de cette rare démarche officielle à huis clos, ils auraient soulevé le tort causé à l’image et à l’attractivité économique du pays. L’AFP n’a pu confirmer l’authenticité de ces mots.
 
Le colonel Mamadi Doumbouya, à la tête de l’Etat, et les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
 
La junte a fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition et lancé des poursuites contre d’autres. Elle interdit toute manifestation depuis 2022. L’opposition dénonce la conduite autoritaire et exclusive du pays.
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