Chassez le Macky, il revient au galop

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Il a plié face à la mobilisation citoyenne, mais n’a pas rompu dans ses intentions d’empereur pour jouer dans les coulisses en vue d’un coup KO

Après s’être moqué du peuple du Sénégal avec un ni-ni puéril, après avoir reconduit envers le peuple du Sénégal la violence coloniale d’élimination de l’opposant par la déportation et l’emprisonnement, après avoir poignardé dans le dos le peuple du Sénégal le 3 février 2024 par un coup d’Etat, Macky Sall se donne à nouveau en spectacle en se livrant à une furie d’abrogation, d’amnistie, de générosité fiscale, et comble d’entourloupette il s’auto-absous : « … je n’ai commis aucune faute ». Chassez le Macky, il revient au galop.

Tous les régimes se sont maintenus au pouvoir en s’appuyant sur un appareil répressif, mais ce qui s’est passé sous le magistère de Macky Sall est sans précédent avec le nombre de morts enregistrés, le nombre de prisonniers d’opinion et le nombre de manifestations interdites.

Macky Sall a plié face à la mobilisation citoyenne qui a traversé tous les segments de la société sous le leadership des plateformes citoyennes, mais n’a pas rompu dans ses intentions d’empereur pour jouer dans les coulisses en vue d’un coup KO. Pendant 12 ans sans compter son passage bref au ministère de l’Intérieur, aout 2003-avril 2004, directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade en 2007 et Premier ministre d’avril 2004-juin 2007, Macky Sall connaît bien tous les subterfuges pour saboter le processus électoral en amont et en aval. Tous ces actes de gouvernance renvoient à la volonté de préserver le pouvoir à la manière des ploutocrates.

Nous sommes dans une phase de transition complexe dont les principaux acteurs mesurent de manière différenciée les enjeux. Une transition par le bas (T.L. KARL et P. SCHMITTER) impulsée par les masses sous la forme de mouvement citoyen de vaste ampleur à travers des manifestations multiformes portées par une catalytique de la société civile et des organisations traditionnelles avec les éclairages scientifiques des universitaires flambeau du bouillonnement intellectuel.

En tirant les leçons des mandats qui se sont succédé et des conclusions tirées des Assises nationales, les pistes sont balisées pour un État post-colonial déconnecté de la colonialité, mettre en perspective la dissolution de l’Assemblée nationale, la mise en place de la constituante indépendante et souveraine, l’organisation des Assises de la citoyenneté, verrouiller toutes les velléités de l’exercice autocratique du pouvoir en s’appuyant sur des leviers autogestionnaires autour du quartier, du village comme unité de transformation citoyenne, communautaire politique, sociale, culturelle et économique. Il s’agit d’impulser la dynamique de la refondation de l’État et tuer le monstre de l’hyperprésident et empereur. Plus jamais ça.

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