La sexsomnie, ce rare trouble du sommeil qui inquiète médecins et juristes

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Reconnu par le monde médical comme un trouble du sommeil, la sexsomnie est une pathologie qui peut pousser une personne à avoir des comportements sexuels anormaux durant la nuit. Le sexsomniaque peut donc forcer sa conjointe à des actes sexuels, tout en endormi. Ce qui inquiète particulièrement médecins et juristes, car des agresseurs sexuels peuvent utiliser cette pathologie pour faire croire qu’ils sont victimes de gestes qu’ils ne peuvent contrôler.
 
« La prévalence de la sexsomnie dans la population n’est pas connue, mais il semble qu’elle concerne surtout de jeunes adultes masculins. Durant ces épisodes, le sujet est confus et présente une amnésie partielle, voire complète », déclare dans un entretien avec la RTBF la docteure Tuong Bao Truong, auteure d’une thèse de médecine sur le sujet. Ce qui veut donc dire que le sexsomniaque, à son réveil, ne se souvient plus de ses actes. 
 
Selon la spécialiste, ces actes peuvent être autocentrés, « avec de la masturbation et des vocalisations sexuelles ou bien impliquer le partenaire de lit avec des caresses, des frottements et plus rarement, des actes sexuels, avec ou sans orgasmes ou encore des agressions sexuelles ».
 
Comment guérir de la sexsomnie ? La question a été posée à la neurologue française Isabelle Arnulf. « Le premier réflexe à adopter, c’est de consulter un centre spécialisé, dans un service des pathologies du sommeil susceptible de traiter narcolepsie, hypersomnie et syndrome de Kleine-Levin et qui proposera alors une thérapie comportementale, parfois un traitement par antidépresseur », a-t-elle déclaré dans les colonnes de TF1. 
 
Cette pathologie inquiète particulièrement les juristes. En effet, il est craint que le premier réflexe d’une personne coupable d’agressions sexuelles soit d’invoquer la sexsomnie pour se disculper. « Il serait naturel de penser que le diagnostic de sexsomnie est une défense facile pour les auteurs de violences sexuelles. Seulement, lorsque l’avocat plaide la sexsomnie, cela signifie que le plaignant ne nie pas l’accusation », explique la docteure Tuong Bao Truong.
 
Pour écarter tout soupçon, la justice effectue une série d’examens, si une personne invoque la sexsomnie pour confirmer cette pathologie. 
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