Racisme – Coumba Sow (internationale suisse) se dévoile : «Je suis trop blanche au Sénégal et trop noire en Suisse»

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Née d’un papa sénégalais d’une mère hollandaise, Coumba Sow internationale suisse de 28 ans a étudié quatre ans aux États-Unis et a joué quatre ans à Paris. Le thème du racisme fait partie du quotidien de la joueuse qui dispute le Mondial féminin. Elle a été interrogée par Blick dans une interview. Voici un extrait de l’entretien.

Extrait de l’entretien

Le racisme au quotidien, dont vous avez souvent fait l’expérience et que vous avez thématisé, est également un défi récurrent. Comment le percevez-vous?

En tant que métisse, tu es trop blanc au Sénégal et trop foncé ici. Grâce à ma famille, je me sens certes à ma place au Sénégal, mais c’est toi l’étrangère. Mais en Suisse aussi, tu es l’étrangère. Ce n’est que lorsqu’ils remarquent que tu joues dans l’équipe nationale suisse que le discours devient tout de suite différent.

Biographie
Coumba Sow est née le 27 août 1994 à Zurich. Son père est sénégalais et sa mère hollandaise. Après sa maturité, elle part pour quatre ans aux États-Unis avant de revenir au FC Zurich en 2018. Avec le FCZ, elle remporte au total trois titres de championne.

Après quatre autres années à l’étranger, à Paris, elle joue pour Servette lors de la deuxième partie de saison. Avec les Genevoises, elle remporte la Coupe. À partir de la saison à venir, elle est sous contrat avec le FC Bâle. Sow fait ses débuts en équipe nationale à l’automne 2018. Depuis, elle a disputé 37 matchs internationaux (13 buts). Elle a quatre frères et sœurs, dont deux sont plus jeunes (13/10). Son cousin est Djibril Sow, qui joue à l’Eintracht Francfort.

Comment réagissez-vous dans de telles situations?
Intérieurement, je suis toujours en train de bouillir. Mais à l’extérieur, j’essaie de réagir de la manière la plus cool possible. Cela dépend aussi toujours de la personne avec qui tu es.

Pourquoi réussissez-vous à rester cool?
Parce que c’est déjà arrivé plusieurs fois et que ça arrivera encore mille fois. Si tu cries comme une Black angry woman, ils ont gagné. Car c’est ainsi qu’ils te considèrent et qu’ils parlent de toi. Je redescends, je reste professionnelle, pour qu’ils se remettent peut-être aussi en question. Mais il y a des gens qui ne veulent pas comprendre.

Vous avez longtemps vécu aux États-Unis. Comment avez-vous fait l’expérience du racisme là-bas?
C’était très choquant. Dans certains quartiers, tu as intérêt à rester chez toi, car tu peux te faire tirer dessus à tout moment. L’image que beaucoup ont est transmise dans un cercle familial et elle est profonde. Il faut l’éliminer. Il faut également s’attaquer aux idées qui sont simplement transmises, notamment à l’école. L’histoire est toujours transmise du point de vue des Blancs américains ou européens, alors qu’il existe une riche histoire africaine. Mais celle-ci doit être apprise par soi-même.

Vous avez également vécu dans le Midwest, en Oklahoma.
Là-bas, ils assument en partie ouvertement le fait qu’ils sont racistes et invoquent la liberté d’expression. Je pense qu’ils ont peur qu’on leur enlève quelque chose. Mais il y a aussi eu de beaux moments, dans les universités, avec tous les différents sportifs et nationalités, tout cela ne joue aucun rôle. Mais on évolue tout de même dans une bulle.

wiwsport.com

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