Entretien Exclusif – La Gloire à la CAN, la Grosse déception au mondial, le mercato, Pape Demba Diop se lâche

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Révélé comme l’un des piliers de la sélection des moins de 20 ans, Pape Demba Diop, meilleur buteur de la dernière Coupe d’Afrique, s’est confié en exclusivité à wiwsport.com. Dans cette interview, le joueur de SV Zulte Waregem est revenu en détail sur le parcours exceptionnel du Sénégal lors de la dernière compétition continentale en Egypte. Le milieu de terrain des Lions, désireux d’obtenir plus de temps de jeu la saison prochaine, a également évoqué la déception du Sénégal lors de sa participation à la Coupe du Monde en Argentine, malgré les attentes élevées.

Il m’arrivait de sortir un peu, d’aller en boîte par exemple

Comment se sont passées tes vacances ?

Elles touchent à leur fin, car je rentre en Belgique dès ce soir (mardi) pour la pré-saison. Mais cela s’est très bien déroulé. J’ai passé une semaine à Dakar avant de partir à Saly pour m’entraîner avec l’équipe première de Diambars. Je n’avais pas de programme spécifique pour les vacances, mais je m’entraînais tous les soirs avec l’équipe sénior à l’académie. Le matin, je pouvais aller à la plage ou rester chez moi en fonction de mes envies. Bien entendu, il m’arrivait de sortir un peu, d’aller en boîte par exemple.

Avant cela, tu as vécu une saison riche en émotions avec l’équipe sénégalaise U20. Peux-tu nous parler de tes débuts avec l’équipe nationale ?

L’intégration a été facilitée par le sélectionneur des Lions, Malick Daf, qui me connaissait déjà. Bien que nous n’ayons jamais échangé auparavant, il avait une certaine connaissance de mon jeu. Il m’a contacté et nous avons discuté. Il m’a assuré que je pourrais progresser sous sa tutelle, étant donné qu’il me suivait depuis un moment et qu’il avait également évolué comme milieu de terrain à Diambar de Saly. La relation avec lui a été très facile, presque filiale. Il est comme un père pour nous.

Jamais nous n’aurions imaginé remporter la Coupe d’Afrique avec des statistiques aussi glorieuses

Te souviens-tu de ton tout premier match sous les couleurs du Sénégal ?

J’étais de retour d’un voyage et j’étais arrivé la veille du match en Mauritanie car j’avais signé un contrat avec Zulte Waregem en Belgique. Ils avaient tout mis en œuvre pour que je sois disponible pour le match. C’était contre la Guinée, le premier match du Sénégal dans ce tournoi et j’ai fait mon entrée en jeu en seconde mi-temps. Ce match a été un peu difficile pour moi en raison du voyage et de la fatigue. Cependant, j’ai réussi à gérer la situation, ce qui m’a procuré une certaine satisfaction.

Vous avez finalement remporté le tournoi et vous êtes qualifiés pour la CAN que vous avez brillamment remportée. Qu’est-ce que cela vous évoque lorsque vous repensez à votre victoire en Égypte ?

Pour ma part, je pense que cette consécration est immense. Je souhaitais que cela ne se termine jamais (rires). Nous avions l’objectif de remporter le trophée de la CAN U20 et nous y croyions dur comme fer. Nous n’avons jamais douté et nous avons souvent discuté de nos atouts. Il était évident que notre sélection disposait d’un talent incroyable, mais jamais nous n’aurions imaginé remporter la Coupe d’Afrique avec des statistiques aussi glorieuses, et surtout sans encaisser le moindre but.

J’avais des pépins physiques la veille de la finale de la CAN

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de cette compétition ?

L’esprit d’équipe. Nous avons eu la chance de bénéficier d’un excellent esprit de groupe. Et cela s’est reflété sur le terrain, où nous avons toujours eu la volonté de nous surpasser pour satisfaire le peuple. J’ai particulièrement apprécié nos réunions de veille de match, où la pression était palpable mais où nous sommes restés concentrés sur notre objectif. Nous avons tous compris que nous évoluions à un niveau de compétition internationale, ce qui nous a poussés à donner le meilleur de nous-mêmes. En cas de fatigue, il était essentiel de surveiller ses coéquipiers et de voir comment ils se débrouillaient sur le terrain pour regagner de la force.

Quel match vous a personnellement le plus marqué dans ce tournoi ? Peut-être celui contre l’Égypte où avez-vous réalisé un doublé ?

Non, ce n’est pas celui-là. C’était lors de la demi-finale contre la Tunisie. J’ai inscrit le premier but de la rencontre (3-0). Cela a laissé une marque indélébile en moi. Pourquoi ? Tout simplement parce que le matin du match, nous n’étions pas en grande forme. Cependant, nous avons su nous ressaisir et avant de monter dans le bus, le coach a réussi à nous motiver. Dès le coup d’envoi, nous avons commencé à jouer notre jeu et j’ai réussi à marquer le premier but en tentant une frappe lointaine.

Quel était l’état d’esprit du groupe lors de la finale, sachant que le Sénégal avait précédemment perdu trois finales de la Coupe d’Afrique des Nations ?

Nous ne devrions jamais perdre la finale, car malgré un parcours glorieux, une défaite en finale serait un échec. Même une qualification en Coupe du monde ne justifierait pas une telle défaite. Nous étions extrêmement motivés et nous croyions en la victoire finale. Nous connaissions bien l’équipe adverse, la Gambie. Une fois sur le terrain, nous avons commencé comme d’habitude lors de nos précédents matchs : mettre beaucoup de pression sur l’adversaire qui a fini par craquer. Cependant, nous avons rapidement remarqué que la Gambie prenait le contrôle du match et nous dominait. Malgré cela, notre bon état d’esprit nous a permis de garder le score. Pendant la pause dans les vestiaires, l’entraîneur nous a engueulés. Il nous a rappelé que la finale se gagne et que nous devions être à la hauteur. Nous avons finalement réussi à marquer un deuxième but grâce à Mamadou Lamine Camara. Pour ma part, j’étais très fatigué car j’avais des pépins physiques la veille.

On peut dire que le parcours du Sénégal dans cette Coupe du Monde est un échec total

Sur le plan personnel, vous quittez ce tournoi en tant que meilleur buteur. Qu’est-ce que cela vous fait ?

C’est une fierté pour moi de terminer meilleur buteur en tant que milieu de terrain. Cependant, je ne m’attendais pas à cette réalisation. J’ai travaillé dur avec mon club sur cet aspect, cela a peut-être contribué à ce succès. Mais je n’ai pas débarqué en Égypte avec l’espoir de devenir le meilleur buteur, ce n’était pas dans mes plans en tant que milieu de terrain.

Avec un statut de champion d’Afrique, vous débarquez en Argentine avec beaucoup d’ambitions. Toutefois, l’équipe perd son premier match contre le Japon. Qu’est-ce qui s’est passé ?

C’était très difficile en interne, car nous étions une équipe qui n’avait pas l’habitude de perdre ses matchs et qui n’avait pas encaissé un seul but lors de la CAN. De plus, nous nous sommes retrouvés menés par le Japon lors d’un match de la Coupe du Monde. Cela a eu un impact sur notre mental. La situation était très compliquée. Nous avons dominé le Japon pendant presque toute la partie, mais nous n’arrivions pas à marquer. Je pense que nous n’étions pas prêts à faire face à cette situation.

Avez-vous bénéficié d’une bonne préparation, surtout en ce qui concerne les normes de la Coupe du monde et la gestion de toutes les éventualités ?

Bien sûr que oui, nous avons effectué une bonne préparation. Il ne manquait que nous qui étions à l’extérieur. J’ai finalement rejoint l’équipe après plusieurs négociations. Nous avons également disputé des matchs amicaux, même si celui contre les États-Unis a été difficile, car nous sommes arrivés la nuit pour jouer le match à 15 heures (perdu 2-1).

Peut-on dire que les absences de Landing, Camara et Diallo vous ont handicapé lors de ce Mondial ?

C’est vrai, même si c’était moi, on aurait dit la même chose. Avant le tournoi, on ne voulait pas qu’on nous dise que c’était Lamine Camara, Papa Diallo ou Landig Badji qui nous manquaient. Parce qu’il y avait d’autres joueurs pour le remplacer. Mais après, on peut dire qu’ils nous ont beaucoup manqué. Nous aurions préféré qu’ils soient présents, mais malheureusement, leur club les a retenus.

Après votre défaite d’entrée, beaucoup de personnes pensaient que le Sénégal allait monter en puissance. Cependant, lors de votre match contre la Colombie, après avoir fait match nul contre Israël, vous avez encaissé un but dans les dernières minutes, ce qui a entraîné votre élimination. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Je crois qu’il y avait des doutes et que nous avons manqué de confiance en nous. Pourtant, nous avions une parfaite maîtrise du match. Mais comme on dit souvent, les aléas du football ont fait leur apparition. Nous nous dirigions tranquillement vers une victoire, mais il était prévu que nous serions éliminés. Le but est arrivé et voilà, pour dire vrai, nous savions que cela ne marcherait pas. Nous l’avons senti venir. Nous avons vraiment joué de beaux matchs, même mieux qu’en Coupe d’Afrique, et pourtant nous sommes éliminés sur des détails. Nous avons raté nos occasions que nous aurions dû mettre au fond. Oui, on peut dire que le parcours du Sénégal dans cette Coupe du Monde est un échec total. Effectivement, il y a beaucoup de regrets, car nous savions que nous pouvions aller très loin dans cette compétition. Si nous pouvions rejouer la Coupe du Monde, je pense que nous ferions beaucoup mieux. C’est très dommage mais disons que c’est la volonté divine.

Il y a des clubs intéressés

En club, vous n’avez pratiquement pas joué cette saison. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?

Effectivement, je n’ai pas joué. Cependant, j’espérais avoir du temps de jeu après la Coupe d’Afrique. De plus, j’avais une bonne relation avec mon ancien coach Mbaye, qui voulait me faire jouer. Malheureusement, il a été démis de ses fonctions. Je ne peux pas expliquer pourquoi je n’ai pas pu jouer de match, alors que je me donnais à fond lors des entraînements. Tout le monde disait que je devais jouer, mais au final, la décision revenait au coach. Certes, il y avait d’autres offres, mais je croyais que j’aurais plus de temps de jeu à Zulte. De plus, le coach était sénégalais. C’est ma destinée, je pense.

Les rumeurs laissent entendre que vous êtes sollicité par plusieurs clubs, notamment Dortmund et la Lazio. Qu’est-ce que l’on peut retenir du mercato de Pape Demba ?

Je suis au courant des rumeurs comme tout le monde. Parfois, j’appelle mon agent pour obtenir des informations, mais il ne peut pas toujours confirmer. Cependant, il y a des clubs intéressés. Mais, il est important de se rappeler que le marché des transferts vient juste de commencer et que certaines négociations peuvent prendre du temps. Nous devons donc rester attentifs et voir ce qui se passe d’ici la fin de ce mercato estival. Pour le moment, ma priorité est de jouer. Je veux être dans une équipe où je peux avoir du temps de jeu, que ce soit à Zulte ou ailleurs. En fin de compte, je veux simplement jouer.

wiwsport.com

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