ÉMIGRATION CLANDESTINE : LA GAMBIE ET LA MAURITANIE, NOUVEAUX POINTS DE DÉPART

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La troisième Conférence régionale des hauts commandants des Forces de sécurité intérieure et des hauts fonctionnaires de Justice sur la lutte contre le trafic des migrants et la traite des personnes, qui vient de se dérouler à Dakar, a permis d’apporter une réponse à cette interrogation.

Frappé souvent par des vagues de migrations irrégulières, rapporte le journal Le Quotidien, le Sénégal a mis à jour son arsenal juridique. Aujourd’hui, les trafiquants risquent entre 4 et 10 ans de prison et entre 1 et 19 millions d’amende.

«Dès 2005, le Sénégal avait mis en place un arsenal juridique qui réprimait le trafic illicite de migrants et la traite des personnes. Cela fait 17 ans. Au niveau du ministère de la Justice, le Sénégal a créé la Cellule nationale de lutte contre le trafic de personnes, qui était une innovation majeure dans la sous-région. Au plan répressif de la Police de l’air et des frontières, le Sénégal a créé une division spécialisée, avec des entrepreneurs spécialisés, du matériel spécialisé et des enquêteurs formés en la matière. Elle est dénommée la Division de lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes, qui fait un travail appréciable», détaille Mame Seydou Ndour, directeur de la Police de l’air et des frontières et coordonnateur de la conférence.

Ce n’est pas tout : le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine, qui regroupe les acteurs étatiques et non étatiques pour pouvoir prendre en compte toutes les dimensions de la lutte, a été installé au ministère de l’intérieur. Et les résultats sont palpables : «En quatre ans, il y a eu 416 trafiquants de migrants qui ont été déférés. C’est une moyenne de 100 personnes par année.»

En écho, Mamadou Bocar Ly, Secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration clandestine, partage les résultats obtenus en 2021 par la Police nationale, la Marine, la Gendarmerie nationale, la Direction nationale de la statistique. Et les mesures restrictives ont permis de bloquer les couloirs migratoires.

«Plus d’un millier de personnes ont été interceptées par les Forces de défense et de sécurité, aussi bien au niveau terrestre qu’au niveau maritime. Au second semestre de 2021, le Cilec a pu centraliser toutes ces données et a constaté qu’il y a une chute drastique pour le second semestre 2021, qui se poursuit jusqu’au premier semestre de 2022. La tendance est la même au premier semestre de 2022, les départs ont régressé drastiquement à cause des Forces de défense et de sécurité», s’est-il réjoui.

Pour lui, les départs ne se font plus au Sénégal, mais au niveau des pays voisins, notamment en Gambie et Mauritanie. «Il y a une bonne surveillance au niveau de l’étendue du territoire national. Les trafiquants ont peur d’organiser les départs dans le pays. Une baisse que le pays doit à l’action coordonnée des Forces de défense et de sécurité», rappelle le flic.

Etant donné que le trafic de migrants est une activité lucrative, il est difficile de faire abandonner cette pratique aux trafiquants. Cette lutte n’est pas seulement répressive, pense aussi le ministre de l’Intérieur.

«Il y a de la nécessité d’insister sur le développement durable et la création d’une économie alternative pour prendre en charge le retour de personnes et également pour les maintenir dans leur terroir. Au terme de cette rencontre de Dakar, il y a des recommandations faites par les délégués qui devraient être prises en compte pour la lutte contre l’émigration clandestine et le trafic illicite des personnes», avance Antoine Félix Diome.

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