Moustapha Mamba Guirassy, Leader du parti Sénégal en Tête : «Ce dialogue en cours, c’est du cirque»

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Invité de Tlv sur la Sen Tv, avec Fabrice Ngema, Moustapha Mamba Guirassy a soutenu que «ce dialogue en cours, c’est du cirque». Pour le leader du Parti « Sénégal en tête », ce dialogue n’est rien d’autre qu’un moyen pour le Président Macky Sall de légitimer des décisions qu’il aura à prendre le 25 juin.

Selon Moustapha Guirassy qui était l’invité de Tlv, «le président la République a lourdement fauté en 2016. Parce que c’est lui qui, à travers un référendum, a demandé à ce que les Sénégalais donnent un statut au chef de l’opposition. Si ce problème était réglé, je crois qu’aujourd’hui on ne serait pas dans cette situation. Le dialogue dont on parle serait un dialogue républicain avec un agenda républicain ; des moments de rencontre, si c’est Idrissa Seck ou Ousmane Sonko. Des moments de rencontre républicain où forcément parce que c’est la République qui l’exige, c’est le statut des deux qui l’exige, il y aurait une communication, une discussion», pense-t-il savoir.

Mais, poursuit-il, «le fait de traiter tous les autres points et de laisser celui-là – j’ai d’ailleurs entendu le ministre de la Justice dire qu’on ne peut pas le traiter parce que l’opposition ne s’est pas entendue, (ce n’est pas à l’opposition de s’entendre, c’est à l’État) – et ils confondent État et coalition Benno bokk yakaar, ils confondent État et gouvernement. Et c’est à l’État d’être fort, et un État naturellement est fort. C’est à l’État simplement, le référendum, le mandat qui a été donné au chef de l’État, par rapport à ce référendum et aux décisions prises, de les exécuter», relève Guirassy.

Suffisant pour qu’il clame «ce dialogue-là qui est en cours, en réalité c’est du cirque». Dans le même sillage, il rappelle qu’«on avait les moyens institutionnels, les moyens républicains de régler ce problème. Vous pensez que si on avait un chef de l’opposition on serait dans cette situation ? Je ne le pense pas».

Selon le leader de Set, «si le Président Sall a la possibilité d’aller à Kiev, en Russie s’asseoir avec les autres -je n’ai rien contre-, s’il a la possibilité de le faire, s’il a la possibilité de négocier avec des rebelles pour faire ramener la paix au niveau de la Casamance, il ne devrait pas avoir la possibilité de s’asseoir avec le chef de l’opposition et discuter en tant que chef ?! S’il y avait une vraie volonté de dialogue, de paix, on aurait pu l’avoir».

D’après Guirassy, «le timing est trop court, et ce dialogue, c’est pour légitimer des décisions qu’il aura à prendre le 25 juin» (….).

«Trop C’est Trop ! Il y a beaucoup d’abus !»

Même s’il dit condamner la violence sous toutes ses formes, Moustapha Guirassy dit comprendre, surtout quand on est dans des espaces de non droit (…). Pour le leader de Set, «il y a beaucoup d’abus et trop c’est trop».

«Il faut que l’État comprenne qu’il n’est pas là pour un parti, pour le chef d’une coalition, il est là pour tous les citoyens. On ne peut pas mener des actions comme celles qu’on est en train de mener, prendre des décisions de justice inacceptables, mettre le pays pendant deux ans dans une situation terrible au plan national comme au plan international et après, essayer de légitimer et de justifier cela avec beaucoup de difficultés», a recadré Guirassy.

Qui ajoute : «Ces arguments de maintien de l’ordre sont de la provocation». Parce que, explique-t-il «quand on dit qu’il faisait une caravane etc., – car quand il faisait une demande, elle est rejetée, alors qu’il y a un droit à la manifestation-, quand on vous refuse ce droit… – j’ai entendu un ministre dire « ouais le droit à la manifestation mais manifestation pacifique » -, vous pensez que nous sommes des irresponsables, que ce ministre est plus responsable que moi ou mes autres compagnons leaders de parti ? Nous avons été des ministres comme eux, nous avons été des acteurs dans la gestion de l’État».

Donc, souligne Guirassy, «leur discours est un discours de manipulation, encore fois, de fabrication de l’ennemi, pour que justement, le peuple sénégalais et l’opinion peut-être, comprennent autrement la chose (…). Encore une fois, les compagnons du chef de l’État, d’abord lui-même doit comprendre que le courage c’est cette générosité de sortir les mots qui vont rassurer les Sénégalais, cette bonté pour rassurer les chefs religieux, cette bonté pour rassurer les leaders de l’opposition, cette bonté pour rassurer même ses adversaires politiques. Tout dépend… La parole est importante, elle est créatrice de quelque chose qui peut être mauvaise ou bonne».

Et, suggère Guirassy, «un chef d’État doit inspirer, doit aller dans le sens d’une transformation sociale. Et quand on voit ce qui se passe au Sénégal, on entend dire, le Président Sall, il a fait le Ter, le Brt etc. Je dis bravo ! Mais moi, ce n’est pas par rapport à ça que je fais l’évaluation. Je suis humain et c’est la partie immatérielle et intangible, les questions d’éthique et de bonne gouvernance ; ça c’est l’humain, ça touche la transformation et l’individu.

Serigne Touba, El Hadj Malick Sy, Baye Niasse etc., qu’est-ce qu’ils ont fait ? Je n’ai pas vu d’immeubles qu’ils ont construit, je n’ai pas vu de route qu’ils ont réalisée, mais ils ont réalisé des routes dans le cœur et l’âme des individus et qui, sur des décennies, des siècles et peut-être des millénaires, vont guider la conduite du Sénégal», laisse entendre Guirassy.

À ses yeux, «c’est cette transformation-là qui manque de l’intérieur, cette inspiration dans le discours, cette inspiration dans les actes. Il est trop… sans le dire ; l’autre le dit peut-être : le «gatsa gatsa», mais le Président Macky Sall est plus dans du «gatsa gatsa» discret, pense savoir Guirassy.
Tribune

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