Immigration clandestine : les six nouvelles techniques des passeurs de migrants

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La détermination des Forces de défense et de sécurité locales et la coopération internationale en matière de lutte contre le fléau poussent les cerveaux de ce trafic à adopter de nouvelles stratégies pour passer sous les radars. L’Observateur a recensé les plus tendance.

1. Jours de fête

Les départs des embarcations de migrants vers l’Europe se font désormais durant les fêtes musulmanes (korité, tabaski, magal, gamou…). «Les convoyeurs savent que durant cette période, les Forces de défense et de sécurité sont mobilisées pour les besoins de la couverture sécuritaire de ces événements», explique des sources de L’Observateur.

2. Départs fragmentés

Il s’agit de faire partir les migrants des points de départ par petits groupes de 5 et 10 candidats. «En cas de contrôle en mer, (ces derniers) passent pour des pêcheurs en service, expliquent des voix au sein de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (Dnlt). Ils poursuivent ainsi leur trajet pour rejoindre des pirogues moyennes, lesquelles les acheminent en haute mer où les attend une embarcation plus importante, réquisitionnée pour braver le grand bleu et rejoindre les côtes marocaines ou espagnoles.»

3. Départs délocalisés

Avec cette technique, les migrants sont déplacés dans une plage X puis vers une deuxième, voire une troisième avant le «grand départ». «C’est une astuce utilisée pour faire diversion et déjouer la vigilance des agents du renseignement, des brigades de gendarmerie, mais aussi de la Dnlt», confient des sources de L’Observateur.

4. Contexte des émeutes

Les convoyeurs de migrants ne ratent aucune occasion pour organiser leurs expéditions sans attirer l’attention. Les périodes de manifestations sont donc un moment idéal. «Au cours de la première semaine du mois de juin 2023, qui a coïncidé avec les émeutes (ayant suivi la condamnation de Ousmane Sonko, note de Seneweb), nous avons relevé plusieurs départs depuis les côtes sénégalaises, révèlent les informations de L’Obs. Les convoyeurs ont mis à profit cette ‘période propice’ au cours de laquelle la quasi-totalité des Forces de défense et de sécurité étaient réquisitionnées pour le maintien de l’ordre sur l’étendue du territoire national.»

5. Transbordement

Il est décrit comme le système de prédilection des convoyeurs. Il s’agit de faire partir des pirogues de taille moyenne de différents pays (Sénégal, Gambie, Guinée, Mauritanie…) vers une grande embarcation positionnée en haute mer. Les spécialistes indiquent que ce système, lourd, nécessite une parfaite synchronisation entre les délégations.

6. Hôtels, auberges, campements…

Avant, les migrants étaient parqués dans des maisons situées à proximité des lieux de départ. Cette époque est révolue. Désormais les candidats à l’exil sont installés dans les hôtels, auberges et autres réceptifs avant l’embarquement. C’est plus discret. D’autant que les convoyeurs bénéficient de la complicité des tenants de ces réceptifs. D’ailleurs, renseigne L’Observateur, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et déférés au parquet dans le cadre des opérations de démantèlement des réseaux de trafic de migrants.

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