Comprendre Khalifa Sall quand il parle de la « terre » (Par Idrissa Ndiongue)

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La tournée « Mottali Yéene » du leader de la plateforme Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall à l’intérieur du pays a fini de conforter sur la nécessité de prendre à bras-le-corps l’épineuse question du foncier, objet de frictions et d’angoisse collective. Le foncier doit demeurer un terreau d’opportunités et non un humus de périls. Le candidat déclaré à la présidence de la République du Sénégal, Khalifa Ababacar Sall l’a si bien compris.

C’est pourquoi, il ne cesse de réitérer, si les sénégalais lui accordent leur confiance, comment il compte agir, avec détermination, en mobilisant toutes les intelligences, pour que les populations tirent parti de cette ressource productive, grâce à une gestion optimale et des outils essentiels au meilleur usage de l’agriculture. Oui, la sécurisation foncière est une demande sociale.  
 
En effet, les légitimes frémissements de colère des populations se propagent à tous les échos. La gouvernance foncière en est souvent la cause. Du régime foncier colonial (arrêté Faidherbe du 11 mars 1865 jusqu’au 23 octobre 1906) au décret 2012-1419 du 6 décembre 2012 relatif à la création de la Commission nationale de réforme foncière, la complexité des conflits y afférents n’a fait que s’accroître. Aujourd’hui, plus qu’hier. Il y va donc de la cohésion sociale et de l’épanouissement légitime de nos dignes agriculteurs. Notre aventure collective ne doit souffrir de l’incertitude et des défis du développement confronté à la récurrence des litiges fonciers.
 
La mise en œuvre par l’Etat de mécanismes d’appuis conséquents et substantiels destinés aux paysans et la promotion de l’agro-business confortent la nécessité de privilégier l’accès à la terre aux couches vulnérables, face à la boulimie foncière de certains groupes d’intérêt particulier. La gestion foncière est demeurée un domaine «conflictogène» par le simple fait que les pouvoirs publics ont laissé perdurer un cadre juridique obsolète et des mécanismes inadéquats. Il en a résulté un manque d’informations foncières fiables né des différences entre les systèmes nationaux municipaux et plus globalement des problèmes structurels. 
 
Pour promouvoir l’investissement et le développement des activités dans les terroirs, il est nécessaire d’avoir un foncier sécurisé et aménagé. Le progrès économique et social en dépend dans une large mesure. C’est pourquoi, la gouvernance foncière inclusive et participative doit se situer au premier rang des préoccupations des pouvoirs publics confrontés aux défis du progrès et de la paix sociale qui ne saurait être possible, sans une claire conscience de la volonté d’autogestion des populations, de leur terre. Cette délicate problématique est aussi le produit de notre vivre ensemble forgé par la coutume. Il nous faut donc trouver, désormais, un compromis national replacé dans son contexte sans ébranler les équilibres. Laisser en l’état les « infirmités » de la gouvernance foncière, c’est promouvoir l’irréparable. Il faut réduire les incertitudes. Cette responsabilité morale et politique incombe à tous les hommes et femmes nourrissant la noble ambition d’associer leur destinée à celle du peuple sénégalais, dans ses aspirations légitimes de mieux-être. Le candidat de Taxawu Sénégal l’a très bien intégré. 
 
Idrissa Ndiongue
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