Toi qui fus aux premières loges du système Macky Sall, tu oses aujourd’hui donner des leçons de démocratie, d’institutions et d’économie ? Tu parles comme si ton ancien patron n’avait pas passé 12 ans à désarticuler l’État, à piétiner la séparation des pouvoirs, à instrumentaliser la justice, à manipuler la Constitution comme un vulgaire chiffon. Ce pays, Macky l’a divisé en deux blocs irréconciliables : d’un côté, les jouisseurs du pouvoir et les bénéficiaires du clientélisme ; de l’autre, les exclus, les opprimés et les frustrés. Rien que ça méritait un dialogue national. Et toi tu trouves ça inutile ? Tu n’as donc rien appris, rien compris.
Quand tu parles de fanatisme politique, regarde-toi dans le miroir : tu as défendu pendant des années un régime qui a bâillonné l’opposition, emprisonné ses adversaires politiques, interdit des manifestations, et confisqué la parole publique. Ce n’est pas un parti politique, ce que vous formiez, c’était une confrérie de courtisans autour d’un monarque.
Et maintenant que le peuple a pris son destin en main, que Sonko et Diomaye sont là pour réparer les dégâts, tu parles de « perte de temps » ? Ce qui a été une perte de temps, ce sont vos douze années de gestion clanique, votre arrogance, votre mépris des souffrances du peuple. Ce qui est une perte de temps, c’est de t’écouter faire semblant d’être un intellectuel objectif alors que tu es toujours englué dans le ressentiment.
Macky a, certes, « marqué l’histoire », comme tu dis — mais dans le mauvais sens. Et crois-moi, Docteur, on ne souhaite jamais à un frère ou à un ami de marquer l’histoire d’un pays comme lui l’a fait. La seule chose qu’il a su unifier, c’est la colère populaire.
Alors laisse le pays respirer. Laisse les hommes libres dialoguer. Et surtout, apprends à reconnaître que la nouvelle génération de dirigeants est là pour reconstruire ce que vous avez méthodiquement détruit.