Visite d’Ousmane Sonko à Azoura Fall en prison : un juriste dénonce des « zones d’ombre » après la libération du détenu
Sommes-nous face à une justice à deux vitesses au Sénégal ? L’affaire Azoura Fall soulève cette question. La liberté provisoire de l’activiste proche de Pastef, poursuivi pour propos contraires aux bonnes mœurs, fait polémique alors que son coaccusé, El Hadji Ousseynou Kaïré, reste incarcéré.
La visite du Premier ministre Ousmane Sonko à Azoura Fall, la veille de son audience, alimente les soupçons de pression sur la justice. Selon El Amath Thiam, juriste et président de Justice Sans Frontières, cette libération comporte des « zones d’ombre ».
« En pleine procédure judiciaire, le Premier ministre rend visite à un militant de son camp. Il montre sa fidélité à Azoura et répond aux partisans qui se sentaient abandonnés par Pastef, en disant : ‘Je suis là, nous marcherons ensemble.’ Il faut dépasser ces pressions politiques ou maraboutiques. Les choix du procureur laissent parfois entrevoir une main politique », a déclaré Thiam sur RFM.
Il critique également l’attitude du parquet : « Si le procureur s’oppose à la liberté provisoire d’Azoura, il doit poser un acte, comme un appel, et non se contenter de le dire. Sans cela, son opposition reste verbale. »
Bien que le procureur ait contesté la liberté provisoire, Azoura Fall a été libéré le 15 mai 2025, contrairement à Kaïré. Leur procès est fixé au 21 mai.