Vision SENEGAL 2050 : Alioune Ndiaye décortique le « PROJET » de Diomaye…

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En tant que fervent défenseur du processus de transformation systémique pour ‘un Sénégal émergent en 2050, je voudrai formuler des critiques constructives et fondées sur l’agenda de transformation Vision 2050, il est important de l’analyser à travers plusieurs prismes : la pertinence des objectifs, la cohérence avec les réalités nationales et internationales, la faisabilité, les mécanismes de mise en œuvre et la durabilité. Voici quelques axes critiques qui pourraient être développés, en fonction des grands enjeux nationaux et internationaux :

  1. Un diagnostic insuffisant de la situation actuelle

Critique : L’agenda de transformation Vision 2050 pourrait manquer d’une analyse détaillée des défis actuels du pays, notamment en matière d’inégalités sociales, d’accès à l’éducation, de faibles taux d’industrialisation, de chômage, ou encore des disparités entre les zones rurales et urbaines.

Justification : Un agenda ambitieux comme la Vision 2050 nécessite une évaluation exhaustive des défis structurels actuels, tels que la dépendance aux secteurs primaires (agriculture, pêche), la faible compétitivité du secteur privé, et les difficultés d’accès à des services sociaux de qualité. Le diagnostic de départ doit être bien établi pour permettre une transformation solide et durable.

  1. Des objectifs parfois trop ambitieux ou vagues

Critique : Certaines parties de la Vision 2050 manquent de précision ou sont perçues comme irréalistes au vu des capacités actuelles du pays.

Justification : Les objectifs tels que devenir une « économie émergente » ou « leader régional dans plusieurs secteurs » peuvent sembler abstraits ou manquer de feuille de route claire. Ils ne tiennent pas forcément compte des obstacles institutionnels et structurels à court terme. La vision pourrait bénéficier de la définition d’objectifs intermédiaires plus concrets, mesurables, et réalistes en fonction des ressources disponibles et des capacités locales.

  1. Déficit d’adaptabilité aux nouvelles réalités internationales

Critique : L’agenda ne prend peut-être pas suffisamment en compte les nouvelles tendances globales, comme la numérisation accrue, les changements climatiques, les transitions énergétiques, ou encore les risques géopolitiques.

Justification : Les grands projets infrastructurels et les objectifs de transformation industrielle, par exemple, pourraient ne pas intégrer de manière adéquate les défis environnementaux et les nouveaux modèles économiques globaux. De plus, la digitalisation mondiale rapide et les exigences croissantes de durabilité environnementale imposent de revoir certains secteurs, comme l’agriculture et l’industrie, pour les rendre plus résilients face aux risques climatiques.

  1. Problèmes de gouvernance et de suivi

Critique : L’agenda Vision 2050 ne propose pas suffisamment de réformes claires pour renforcer la gouvernance, réduire la corruption, et améliorer l’efficacité des institutions publiques.

Justification : La gouvernance est souvent le maillon faible des programmes de transformation. Sans des mécanismes de suivi, de transparence, et une responsabilisation accrue des acteurs impliqués, les objectifs risquent de ne pas être atteints. Des réformes institutionnelles robustes doivent précéder les grands projets de transformation pour garantir une bonne gestion des ressources et l’engagement des parties prenantes.

  1. Faisabilité financière

Critique : Il manque une stratégie de financement claire et réaliste pour atteindre les ambitions définies dans l’agenda.

Justification : Les ambitions économiques et sociales, telles que l’industrialisation, la transformation de l’agriculture, ou l’investissement dans l’éducation, nécessitent des ressources considérables. L’agenda ne semble pas définir comment mobiliser de manière durable ces fonds, qu’ils soient publics, privés, ou par des partenariats avec des investisseurs internationaux. Le recours excessif à la dette peut être dangereux à long terme si les sources de financement ne sont pas diversifiées et prudentes.

  1. Inclusion sociale et égalité des genres sous-estimées

Critique : L’agenda pourrait accorder une attention insuffisante à la promotion de l’égalité des genres et à l’inclusion sociale, notamment des groupes vulnérables comme les femmes, les jeunes, et les populations rurales.

Justification : Le développement durable et inclusif passe par une meilleure intégration des femmes dans l’économie, l’amélioration de l’accès aux ressources pour les jeunes, et la réduction des écarts entre les régions rurales et urbaines. Or, certains objectifs de Vision 2050 pourraient ne pas intégrer suffisamment ces dimensions cruciales, notamment dans le domaine de la formation professionnelle et des politiques économiques.

  1. La question de la durabilité écologique

Critique : La durabilité écologique semble sous-évaluée dans certaines initiatives économiques.

Justification : De nombreux pays adoptent des politiques de croissance verte et de développement durable. Cependant, Vision 2050 pourrait être perçue comme insuffisamment alignée avec ces nouvelles exigences. Par exemple, les objectifs d’industrialisation peuvent contribuer à la pollution si des réglementations environnementales strictes ne sont pas mises en place et si les énergies renouvelables ne sont pas priorisées.

  1. Risques liés aux tensions sociopolitiques

Critique : La vision ne prend peut-être pas suffisamment en compte les risques de fragmentation politique et sociale.

Justification : Les transformations majeures peuvent exacerber les inégalités et créer des tensions sociales si elles ne sont pas bien gérées. Il est donc crucial que l’agenda Vision 2050 prévoie des mécanismes de dialogue inclusif, de justice sociale, et de lutte contre les disparités. La cohésion nationale doit être préservée tout au long de la transformation.

Pour rendre l’agenda de transformation Vision 2050 plus solide et réalisable, il est essentiel d’intégrer des étapes intermédiaires plus précises, une analyse rigoureuse des réalités actuelles, et des réformes institutionnelles visant à renforcer la gouvernance et la participation citoyenne. De plus, une stratégie financière et écologique plus claire garantirait la durabilité des initiatives à long terme.

Alioune Ndiaye
Expert en développement international
Écrivain
Agent au Ministère de la Formation profesionnelle

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