USA : Le condamné à mort en passe d’être exécuté à l’azote demande miséricorde

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Demain jeudi 25 janvier, Kenneth Smith, 58 ans, sera exécuté avec une méthode jamais utilisée auparavant par l’Etat de l’Alabama : l’inhalation d’azote pur. Plusieurs structures comme le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ont déjà dénoncé l’utilisation de ce procédé.

Elles sont convaincues qu’il s’agit d’une « torture », un traitement cruel, inhumain, dégradant, interdit par le droit international. Visiblement, Austin Huffaker, le juge du tribunal  qui a ordonné l’exécution du condamné la semaine dernière, n’en a cure.
 
« Je ne suis tout simplement pas prêt, mon frère »
 
Pour lui, cette méthode d’exécution ne causera pas un « préjudice intolérable » au condamné. Interrogé par un journaliste de  « The Guardian » , il y a quelques jours, Kenneth Smith a indiqué qu’il n’était pas prêt à mourir par inhalation d’azote.
 
« Je ne suis pas prêt pour ça. En aucun cas, je ne suis tout simplement pas prêt, mon frère », a déclaré le condamné à mort. 
 
Ce n’est pas la première fois que Kenneth Smith affronte la grande faucheuse. Il avait déjà survécu à son exécution en 2022. Les personnes chargées de lui injecter la substance létale ont tenté pendant 4 heures d’insérer les aiguilles dans ses veines, sans succès.
 
« Je rêve, et je les vois venir me chercher »
 
Après l’échec de cette première exécution, les médecins lui avaient diagnostiqué un trouble de stress post-traumatique. Ils lui ont donc prescrit des médicaments.
 
M. Smith a lui-même déclaré qu’il faisait des cauchemars la nuit. Depuis qu’on a fixé une deuxième date pour son exécution, les cauchemars ont repris. « Je rêve, et je les vois venir me chercher », a-t-il déclaré à   » The Guardian ».  L’homme a également indiqué qu’il avait « mal au ventre » et ressentait des haut-le-cœur la plupart du temps.
 
« Je souffre encore de la première exécution et maintenant nous recommençons »
 
L’infirmerie de la prison a mis cela sur le compte du stress. Smith, estime qu’on ne lui a pas donné la chance de guérir de l’épreuve de 2022. « Je souffre encore de la première exécution et maintenant nous recommençons. Ils ne me laissent même pas guérir du trouble de stress post-traumatique. Vous savez, il s’agit d’un trouble de stress persistant » ,  explique le condamné au journaliste du « Guardian ». 
 
Il lui a demandé d’imaginer ce qui se passerait si une victime d’abus était forcée par son agresseur de retourner directement dans l’environnement hostile qui l’avait traumatisée. « Une personne qui ferait cela serait probablement considérée comme un monstre. Mais quand le gouvernement le fait, vous savez, c’est autre chose », a-t-il déploré.
 
« Je ne vais pas les aider »
 
 Kenneth Smith a déjà prévenu qu’il n’aidera pas ses bourreaux à lui mettre le masque à gaz.  Invité à prononcer un dernier mot, à l’endroit du grand public, l’homme a tout simplement sollicité leur miséricorde. 
 
« Laissez place à la miséricorde. Cela n’existe tout simplement pas en Alabama. La miséricorde n’existe vraiment pas dans ce pays lorsqu’il s’agit de situations difficiles comme la mienne », a assuré Kenneth Smith.
 
Smith avait reçu 1000 dollars de la part du mari d’Elisabeth, pour l’assassiner
 
Pour rappel, le quinquagénaire a été  reconnu coupable du meurtre d’Elisabeth Sennett en 1988. Celle-ci avait été retrouvée morte, la même année, dans la maison qu’elle partageait avec son mari, dans le comté de Colbert. Les procureurs ont indiqué que Smith était l’un des deux hommes ayant reçu 1000 dollars chacun de la part du mari d’Elisabeth, pour l’assassiner.
 
L’époux en question était très endetté, et avait planifié l’assassinat de sa femme, pour toucher l’argent de l’assurance.   Au début de l’enquête, le mari, un pasteur de l’Eglise du Christ, s’est suicidé. L’autre homme reconnu coupable du meurtre d’Elisabeth a été exécuté en 2010.
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