La gueule de bois
D’un côté, après la désillusion, le dépit amoureux des pastefiens est sévère.
Mal de tête.
Après la guerre des milices numériques expertes en scenarii complotistes, voilà les éditeurs de bandes dessinées ou bandits dessinés pour amoureux mélancoliques, en attendant la riposte des mangas pour ceux qui comprennent le nippon.
Il est pénible de se remettre à l’entraînement après avoir passé des années à polir ses armes contre un adversaire qui s’évapore en un paragraphe.
Somme toute, ces réactions sont humaines et doivent rappeler que la politique n’est pas qu’une affaire de monstres sacrés ou de sacrés monstres, mais, avant tout, une tradition d’humains.
Les émotions y jouent un rôle essentiel.
Je suis politique donc je suis, pourrait-on dire.
De l’autre côté, après la décision de Macky, la fierté des yakariens se le dispute à l’angoisse de la fin de l’odyssée, là où les routes se séparent, y compris chez ceux qui ont souhaité de vive voix que leur leader, renonce à la candidature de 2024.
Les sourires sont bonhommes, on en a vu qui ont moins ri néanmoins, mais tous les coeurs battent la chamade, la tempête gronde dans les cerveaux, il faut vite retrouver le coutelas de Rahan, pour savoir la direction à prendre.
Mal de mer, cumulus en préparation, houle forte à très forte ?
Cette météo n’est malheureusement pas dans la science, ni fiction ni futile, mais utile de Kayré et Kawar.
Dépit, mélancolie, incertitudes et amertumes devraient vite être chassés de nos murs afin que reviennent la verve et l’assurance affichées par le sénégalais.
Il est vrai que le scénario est inédit et ceux qui ne sont pas désorientés sont, ceux qui ont choisi d’attendre,
loin de tous pronostics, que le principal concerné se prononce.
Entre les deux camps, le gros du peuple, joueur, rieur, danseur, rouspéteur et adepte des polémiques sans fins, Ostensiblement drapé dans l’immaturité et l’insouciance tout le long d’un quinquennat.
Et pourtant, ce même peuple, peut-être porté, par ce miracle énervant et salutaire qui rachète, souvent par les urnes, ses erreurs et ses errements, est capable de décider, tout seul, du nom du prochain élu en surprenant sa classe politique par sa lucidité et sa sagesse.
C’est toujours après les élections que l’on se rend compte que les électeurs, qui ne militent pas dans des partis, observent et analysent séparément, sans influence des mots d’ordre, pour choisir, voter et élire, en conséquence.
Et en paix.
J’espère que le dépit et l’incertitude dans les deux camps ne ranciront pas en émotions coléreuses.
Ne minimisons surtout pas la gravité des dernières manifestations et leurs conséquences, humaines (surtout) et matérielles désastreuses.
J’espère et je souhaite que le peuple, comme souvent depuis quelques années, sorte seul vainqueur de l’élection.
Et en paix.
Le Sénégal ne mérite pas moins.
Dieu Bénisse le Sénégal et son peuple.
Talla Sylla