[Tribune] Ensemble, restaurons la grandeur du Sénégal (Par Mamadou Lamine Diallo)

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Dans quelques jours, le 25 février 2024, des millions de nos compatriotes seront appelés aux urnes. Cette élection, n’est pas une élection de plus. Elle n’est pas, non plus, une élection comme les précédentes. Elle pèsera durablement sur les destinées du Sénégal parce qu’elle est, dans le même temps, notre boussole, notre gouvernail, notre tableau de bord, notre cap et  un nouveau point de départ pour notre pays. 

 
Pour ma part, depuis plusieurs mois, j’ai parcouru le Sénégal d’Est en Ouest,  du Nord au Sud, de Ourossougui à Oussouye, de Salemata à Saint-Louis,  pour présenter mon projet politique à nos concitoyens. Mes idées ont été  écoutées et entendues. Des milliers de mes compatriotes m’ont fait l’honneur  de parrainer ma candidature. Je leur en sais infiniment gré.  
 
Me voilà donc, pleinement, totalement, résolument, intensément, candidat à  l’élection présidentielle de mon pays. Pas à pas, année après année, je me  suis préparé à la tâche. Je mesure avec gravité les responsabilités  attachées à cette charge suprême. Toute mon énergie, désormais, est tendue  vers cet objectif. 
 
Ma candidature, l’aboutissement d’un engagement qui remonte à plusieurs  décennies, a été murement réfléchie. Pur produit de l’école publique  sénégalaise, j’ai décidé, dès le milieu des années 90, quelques années après  avoir obtenu mon diplôme d’Ingénieur de l’École Polytechnique de Paris, puis  de l’École des Mines de Paris où j’ai aussi obtenu un Doctorat en Économie,  de revenir dans mon pays, alors même que s’ouvrait devant moi une belle et  prometteuse carrière dans le privé. Cette inflexible décision n’était pas  seulement une manière de rendre à mon pays ce qu’il m’a donné, c’est-à-dire  tout. C’est que, très tôt, j’ai compris que le Sénégal, son destin, son  développement, valent tous les sacrifices. Depuis, à chaque fois que  mon pays a fait appel à moi, j’ai répondu présent. En effet, cet  engagement patriotique vient de la profonde conviction de la nécessité  du partage du pouvoir, de l’avoir et du savoir. 
 
Vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal depuis juillet 2022,  Conseiller municipal de la commune de Fann-Point E-Amitié et de la ville de  Dakar depuis plus d’une décennie, j’ai eu l’insigne honneur, pendant sept ans,  de servir en qualité de Conseiller Technique, auprès de quatre Premiers  ministres du Sénégal, y compris au moment de l’alternance démocratique  historique de mars 2000. Je fus donc un témoin privilégié du passage de  témoin entre le pouvoir socialiste et le gouvernement libéral. 
 
 Chargé du suivi des réformes sectorielles pour le renforcement de la  compétitivité de l’économie auprès du Chef du gouvernement, j’ai pu tour à  tour et en même temps, avoir un regard appuyé sur des domaines aussi  divers que l’Economie, les Mines, l’Energie, l’Industrie, les Transports,  l’Hydraulique et les Télécommunications. De cette position privilégiée, j’ai pu,  au lendemain de la dévaluation du franc CFA, observer les profondes  mutations de l’économie sénégalaise et prendre le pouls des entreprises de  mon pays en qualité de Président du Conseil d’Administration de la Société  nationale de Recouvrement (SNR), Président du Comité de Gestion de la  Liaison Maritime Dakar-Ziguinchor, Président du Comité de Pilotage de la  Réforme du Secteur routier, Président du Comité de Pilotage chargé de  trouver des solutions durables au problème du nettoiement de la région de  Dakar, Administrateur à la société des eaux (SONEES) et à l’École  Supérieure Polytechnique de Dakar.  
 
Avant cela, c’est au sein de la Banque Mondiale, à Washington D.C. que j’avais suivi, avec une attention soutenue, les programmes d’ajustement structurels pratiqués dans les pays africains, avant de m’imprégner des questions monétaires au sein de Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et ce, à deux reprises : d’abord au début des années 90, comme Directeur adjoint à la Direction des Etudes, puis, au début de la  
 
décennie 2000, en qualité de Directeur adjoint à la Direction de la Recherche  et de la Statistique, puis en qualité de Contrôleur général par intérim et  membre du Comité de Direction chargé de la politique monétaire.  
 
C’est toute cette expérience accumulée que j’ai à cœur de mettre au service de mon pays. Technocrate « tombé en politique » pour reprendre l’expression du Président Léopold Sédar Senghor, j’ai parcouru le pays ces dernières années, pour observer, écouter et entendre nos compatriotes, pour tisser des  
 
liens avec les terroirs, pour dialoguer avec nos braves pasteurs, pêcheurs,  éleveurs et agriculteurs sans qui aucun développement n’est possible. J’ai rencontré les élites administratives, intellectuelles, culturelles, sportives,  religieuses et politiques du pays. Je retiens de ces contacts qu’il nous faut
 
agir, de toute urgence, dans quatre directions, si nous voulons réaliser notre  désir de développement intégral :  
 
1. Approfondir notre système démocratique ; 
 
2. Réformer nos institutions ; 
 
3. Réformer nos politiques économiques ; 
 
4. Redonner à notre pays sa grandeur. 
 
Approfondir notre système démocratique  
 
Mon devoir, en tant que Chef de l’Etat du Sénégal, sera d’approfondir notre démocratie en m’appuyant sur le legs des victoires politiques obtenues depuis  plusieurs décennies par notre peuple, qu’elles aient été de nature pacifique ou conflictuelle. Le très grand mécontentement d’une partie de notre jeunesse, qui s’est violemment manifesté ces dernières années, n’est finalement que le signe d’une déstructuration progressive des piliers sur lesquels reposent notre cohésion nationale. Et nous aurions tort de sous estimer la colère contenue dans les manifestations de 2021 et de 2023. C’est précisément pour cette raison que je veux refonder la communauté nationale  par le débat public. Je veux refonder une Société nouvelle qui dialogue. Je  veux que les 18 millions de Sénégalais débattent et s’opposent par les idées et des projets de société. Je veux recoudre le tissu social déchiré ces  dernières années par tant de fractures politiques qui ont semblé mettre en  péril notre héritage commun.  
 
Réformer nos institutions 
 
Dans mon esprit, réformer nos institutions, c’est mettre fin à l’hyper présidentialisme du Chef de l’Etat ; c’est réconcilier notre justice avec son peuple. C’est aussi soumettre la question foncière à une vaste concertation  nationale, c’est faire du Parlement le lieu du débat politique et du contrôle de l’action gouvernementale. Je veux que notre Parlement n’apparaisse plus, aux yeux de certains compatriotes, comme une chambre de convenance ou  le lieu de votes systématiques de lois de circonstance qui viendraient porter  atteinte à l’intérêt supérieur de notre pays.  
 
Réformer nos politiques économiques 
 
Ma conviction, intime, est qu’il nous faut infléchir la trajectoire de nos politiques économiques dont l’échec a pu conduire au chômage massif des  jeunes. Pour y arriver, il nous faut, surtout, reconstruire les grandes usines  qui, jadis, constituaient le cœur du tissu industriel sénégalais. Seules ces  usines, ces grandes industries, pourront offrir des emplois aux centaines de  milliers de jeunes qui chaque année, viennent grossir le marché du travail. 
 
Il nous faut construire de grands pôles régionaux de développement, sur toute  l’étendue du territoire national, autour des centres urbains, autour de nos  voies terrestres insuffisamment exploitées. Pour ce faire, je compte  rationaliser et accélérer le vaste programme de désenclavement du pays  entamé par le gouvernement sortant. 
 
J’ambitionne de reconstruire l’économie maritime autour de nos voies de navigation en mettant fin aux traversées mortelles des jeunes vers l’Europe et  en améliorant les moyens de la pêche artisanale. Je m’engage, si je suis élu, à faire de nos côtes, devenues de véritables cimetières marins de grands  pôles économiques et des lieux de mobilité, depuis Saint-Louis jusqu’à la  Casamance. Cela passera nécessairement par une gestion raisonnée des  ressources halieutiques et l’arrêt de la pêche. Lorsque je prône une telle mesure, c’est le bon sens populaire qui s’exprime par ma voix : les revenus tirés de cette pêche illicite ne sont rien en comparaison avec les milliers  
 
d’emplois perdus dans l’industrie maritime depuis des décennies.  Enfin, le Sénégal doit s’engager résolument dans la gouvernance  démocratique des ressources naturelles notamment pétrolières et gazières et  encourager l’éclosion de la filière numérique dans toutes ses composantes.  Pour ce faire, je compte sur la mobilisation de notre Diaspora dont le rôle  dans l’économie du pays est devenu décisif.  
 
Redonner à notre pays sa grandeur 
 
C’est la place du Sénégal dans le monde qu’il nous faut repenser. Ces dernières années, je n’ai pas manqué de réfléchir aux affaires du continent africain et du monde et j’estime que les relations qui unissent notre pays au reste du monde depuis l’indépendance méritent d’être repensées. J’ai pu observer depuis Addis Abeba, où j’ai eu l’honneur de servir en qualité de Directeur de cabinet du Président de la Commission de l’Union africaine, combien la voix du Sénégal compte en Afrique et dans le monde. Ce legs  
 
diplomatique qui plonge ses racines aux premières heures de notre  indépendance, le Président sortant l’a perpétué à sa manière. Mais, alors même qu’on évoque, de plus en plus, l’admission de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies, il nous faut faire résonner encore plus notre voix et faire de l’élection de nos compatriotes à la tête des institutions internationales un marqueur de notre diplomatie, comme par le  passé.  
 
C’est au prix d’un renouvellement de nos canaux diplomatiques que le Sénégal trouvera toute sa place au sein d’une Afrique et d’un monde en mouvement.
 
Ce que je viens de décrire est mon Projet pour le Sénégal déjà consigné  dans plusieurs de mes ouvrages et communications. C’est ce projet, qui n’a rien d’une utopie, ni d’un idéal abstrait, que je compte présenter à mes compatriotes dans quelques semaines, durant la campagne électorale d’une élection dont j’ai dit qu’elle était décisive pour notre avenir, notre destin commun.  
 
C’est sur ce projet que je compte m’appuyer pour engager, si je suis élu, l’Agenda de Redressement National, la Rupture Responsable et le reclassement de notre pays au sommet de l’échiquier mondial. 
Mamadou Lamine Diallo 
Ingénieur Économiste 
Candidat à l’élection présidentielle de Février 2024 Coalition MLD TEKKI  2024
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