Transparence dans le secteur extractif: Le Forum civil épingle l’ITIE

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L’exploitation des ressources minérales reste un point noir dans les zones minières. Une rencontre du Forum civil avec les femmes vivant dans les zones minières, a permis de mettre à nu le calvaire que vivent les populations autochtones. Elle a été une occasion de remettre en cause le travail de l’ITIE, qui ne prend en compte que le rapport produit par les entreprises qui occultent les réalités des populations dans ces zones minières. « L’As »

Au Sénégal, quand on parle de transparence dans l’exploitation des ressources minérales, on se réfère aux rapports de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Chaque année, un rapport est publié, faisant preuve de la transparence qui règne dans ce secteur. Malheureusement, ces rapports ne sont que des compilations produites par les entreprises minières, qui ne prennent pas compte des impacts environnementaux, sociaux et économiques.

Pour Bambi Kâ, conseillère municipale et départementale de Thiès, habitant dans la commune de Ngoundiane, la réalité est que les femmes habitant dans les zones minières ne bénéficient presque pas de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). «Nous devons discuter sur comment compenser les dégâts causés par les usines sur la santé des femmes, la protection de l’environnement. Cette rencontre nous a permis de connaître des notions comme le contenu local, qui permet l’autonomisation des femmes», a-t-elle soutenu.

A l’en croire, dans les zones minières, les femmes souffrent des maladies pulmonaires, le plus souvent à cause de la poussière qui émane de l’exploitation des mines et ne bénéficient pas de la RSE. Malheureusement, déplore le porte-parole des femmes issues des zones minières, malgré les bénéfices énormes de ces entreprises, la plupart de ces zones ne bénéficient ni d’électricité ni d’eau potable ni d’infrastructures sanitaires et éducatives.

Pour résoudre le problème de la transparence, l’Assemblée Nationale est interpellée par les femmes, à jouer son rôle. Mais le président de la Commission de l’Énergie et des Ressources minérales se dit outré par le fait que jusqu’à présent, il ne parvient pas à siéger dans le comité du ministère. «J’ai une fois participé à la présentation du rapport de l’ITIE. Je dois siéger dans le comité et j’attends toujours la formalisation mais ce n’est pas encore fait. J’en profite pour lancer cet appel à l’ITIE, parce que nous ne pouvons pas parler de transparence sans pour autant passer par l’Assemblée nationale. Je suis président de cette commission et jusqu’à présent, je ne suis pas dans la commission. Qu’on nous dise qu’il y a de la transparence dans ce domaine et que sur le terrain, l’on se rende compte qu’il y a une pauvreté extrême de la population vivant à la base, cela pose problème», a déploré le député, qui estime qu’il y a des choses à revoir plutôt que de faire de la cosmétique.

D’ailleurs pour ce qui concerne la déclaration des 143 entreprises à l’ITIE, jusque-là, l’Assemblée nationale n’en a aucune notion.

C’est pourquoi le coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck, est d’avis qu’il faut impliquer la population des zones minières dans la prise en charge de la RSE. «Les femmes ont beaucoup de difficultés dans les zones minières et subissent les externalités négatives de l’exploitation des mines, mais également des installations qui sont souvent liées à l’exploitation du pétrole. L’idée est de bâtir un plan d’action pour un soutien effectif des femmes dans le secteur extractif (PASEF)», a soutenu Birahime Seck.

Les participants à cette rencontre sont venus de Cayar, Saint-Louis, Thiès, Kédougou, Tamba, Rufisque, bref, de toutes les zones qui abritent des entreprises minières. Cette rencontre a été aussi une occasion pour réunir des députés, des agents du ministère et des juristes, dans le but de faire un plaidoyer pour que les femmes vivant dans zones minières puissent jouir de leurs droits.

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