Tension sur l’axe Dakar-Riyad : fâchées par l’annulation du contrat avec Acwa Power, les autorités saoudiennes éconduisent l’envoyé de Diomaye Faye
Se désolant du coût « exorbitant » de l’eau qui devait être tirée de l’usine, Cheikh Tidiane Dièye, le ministre de l’Hydraulique, a annoncé qu’il va rompre le contrat avec l’entreprise saoudienne Acwa Power. Selon Le Quotidien, cette décision reste en travers de la gorge des autorités saoudiennes. C’est ce qui explique, souffle le journal, « le mauvais moment que passe le ministre directeur de cabinet du Président Bassirou Diomaye Faye à Riyad ».
Mary Teuw Niane, affirme la source, « envoyé en urgence en Arabie saoudite avec un message du Président Bassirou Diomaye Faye, devait convaincre les autorités saoudiennes que cette affaire ne pouvait avoir que des incidences économiques mineures ». Mais, avance le quotidien d’information, « ni le roi Salmane Al Saoud ni le Prince héritier Mohammed ben Salmane n’ont voulu le recevoir ». L’envoyé du chef de l’État sénégalais, également éconduit par le ministre des Affaires étrangères, a été finalement reçu par le vice-ministre Walker El-Khuraiji pour la remise de la correspondance du successeur de Macky Sall.
Selon un document sanctionnant la rencontre et repris par Le Quotidien, les deux parties ont examiné « les relations bilatérales, les moyens de les renforcer et de les développer dans tous les domaines, en plus d’autres sujets d’intérêts communs ». Le journal de Madiambal Diagne persiste et signe : « La réalité est que Mary Teuw Niane devait tout faire pour éteindre le feu de la colère saoudienne quitte à ravaler la rupture du contrat avec Acwa Power ».
Qu’est-ce qui justifie la colère saoudienne ? La source rapporte que cette affaire est perçue comme un camouflet par la partie saoudienne d’autant plus que glissent des interlocuteurs du journal : « Le Prince hériter avait démarché en personne le gouvernement de l’ancien Président Macky Sall pour le convaincre d’accorder ce marché à Acwa Power. Cette dernière est tout de même la deuxième ou la troisième entreprise saoudienne par la taille après Saudi Aramco. Cela n’était pas malin de vouloir l’éconduire sans prendre la peine d’en informer des partenaires aussi importants que les Saoudiens. »