La situation au sein de Sud Quotidien, l’un des piliers de la presse privée sénégalaise, est alarmante. Dans un communiqué incisif, le personnel, regroupé autour du Synpics et des délégués de Sud Sarl et Sen Radio SA, dénonce une gouvernance défaillante, une gestion opaque et des conditions de travail intenables.
Adressé à la famille de feu Babacar Touré, fondateur et principal actionnaire, ainsi qu’à l’opinion publique, le communiqué dresse un constat accablant : « *Sud Quotidien* dérive tel un navire sans capitaine. » Les employés pointent une concentration des pouvoirs entre les mains d’un petit groupe dirigeant, accusé d’inefficacité, de mépris social et de pratiques discrétionnaires.
Les salaires accusent trois mois de retard, les charges sociales sont négligées, et les moyens logistiques sont quasi inexistants. Le climat social est délétère, aggravé par une ligne managériale incohérente, marquée par la marginalisation des jeunes journalistes et le retour de figures précédemment écartées.
Plus inquiétant, les syndicats dénoncent une « tentative de détournement » d’un partenariat avec l’Agence de développement et d’encadrement des PME (Adpme), initialement destiné à Sud Sarl, mais redirigé vers une plateforme numérique indépendante. Cette manœuvre est perçue comme une trahison des valeurs fondatrices du journal.
Face à cette situation, les représentants syndicaux exigent la démission immédiate de deux responsables, M. Nfaly Savané (dit Vieux) et Mme Henriette Kandé, accusés d’« incompétence notoire » et de mettre en péril l’héritage de Babacar Touré.