Serigne Gueye Diop dévoile des mesures pour gérer l’excédent de pommes de terre et d’oignons

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Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, a rassemblé à Dakar les principaux acteurs du secteur agricole – producteurs, commerçants, stockeurs, représentants de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), des assurances, des banques et des services de l’État – pour discuter de la gestion des stocks de pommes de terre et d’oignons. Objectif : répondre à une production record qui met en péril la rentabilité des agriculteurs et la sécurité alimentaire du Sénégal.

“Cette année, le Sénégal a produit 240 000 tonnes de pommes de terre et d’oignons, dépassant largement les 150 000 tonnes consommées annuellement”, a révélé le ministre. Pour les oignons, la consommation mensuelle varie entre 10 000 et 12 000 tonnes, avec des hausses lors des fêtes religieuses comme le Ramadan, la Tabaski et la Korité. “Avec une production prévue de 450 000 tonnes face à une demande de 350 000 tonnes, un excédent de 100 000 tonnes risque de pourrir, au grand dam des agriculteurs”, a-t-il alerté.

Prévenir le gaspillage par le stockage

En collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des solutions ont été lancées. Un recensement montre une capacité de stockage de 150 000 tonnes, grâce à l’entreprise Senidienda et à des acteurs privés. “Ces derniers vendront leurs stocks à l’ARM pour un stockage sécurisé jusqu’en décembre”, a précisé Serigne Gueye Diop. L’ambition : “Éliminer les importations de pommes de terre et assurer un approvisionnement stable toute l’année.”

La transformation industrielle est aussi au cœur des mesures. “Une usine dans le nord du pays prévoit de convertir 30 000 à 50 000 tonnes d’oignons en poudre, un processus nécessitant environ 300 000 tonnes au total”, a annoncé le ministre. Cette initiative vise à réduire les pertes tout en générant de la valeur ajoutée pour les agriculteurs.

Le gouvernement ambitionne de mettre fin à la dépendance aux importations grâce à un système amélioré de stockage, de transformation et de financement. “Nous voulons en finir avec le gaspillage et la pourriture tout en sécurisant la production à long terme”, a affirmé Serigne Gueye Diop. Cette stratégie s’aligne sur la quête de souveraineté alimentaire, renforcée par le récent Fonds d’Investissement des Territoires (FIT) pour soutenir les chaînes de valeur agricoles.

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