Les allées de l’UCAD sont désertes, quelques rares voitures traversent le campus. Les étudiants, eux, ont dû quitter les lieux après les évènements du 1er juin 2023.
Les cours en présentiel ne reprendront pas avant octobre ou novembre et les amicales d’étudiants sont vent debout contre la décision de passer à l’enseignement en ligne.
« Le Sénégal ne s’est pas encore préparé à faire des cours en ligne, s’insurge Modou Diagne, président de l’amicale des étudiants de Sciences juridiques et politiques. Matériellement et techniquement, c’est impossible. Il y a des étudiants qui habitent au fin fond du pays et qui ne parviennent pas à se connecter. »
L’université a fermé ses portes car, selon ses autorités, le campus social qui accueille les étudiants, n’est plus en mesure de fonctionner à cause des saccages. Les heurts qui avaient suivi la condamnation d’Ousmane Sonko ont causé de nombreux dégâts sur les infrastructures de l’université.
Une fausse excuse pour Alioune Diallo, président de l’amicale des étudiants de médecine. « Les dégâts ne sont pas tellement importants : les pavillons où nous logeons sont intacts, les restaurants où nous nous nourrissons, sont tout aussi intacts. »
Une grande majorité des étudiants a décidé de boycotter les cours en ligne, selon les syndicats étudiants.
Mais le passage au numérique n’est pas impossible pour le professeur Claude Lishou, enseignant à l’École polytechnique au sein de l’UCAD. « Dans ce troisième millénaire, le distanciel aussi fait partie d’un mode de diffusion du savoir. Tout ce qui est ressources peut être téléchargé par l’étudiant en moins de cinq minutes, et il peut maintenant lire ces documents en offline. Moi, pendant que je vous parle, mon cours est terminé, l’examen est déjà fait. »
Le rectorat n’a pas souhaité répondre aux étudiants, mais assure que les taux de connexion sont satisfaisants.
Rfi.fr