« S’endetter pour la Tabaski est interdit par plusieurs écoles » : Imam Mass Dièye met en garde les fidèles
À l’approche de la fête de l’Aïd El Kabir, ou Tabaski, les prix des moutons atteignent des sommets, poussant certains chefs de famille à envisager de s’endetter pour respecter la tradition. Dans cet entretien accordé à Seneweb, Imam Mass Dièye revient sur les principes islamiques entourant le sacrifice rituel et apporte des clarifications sur les alternatives possibles et les obligations religieuses.
Oustaz, nous sommes à quelques jours de la fête du mouton. Sous le poids de la conjoncture économique et des obligations familiales intenables, certains chefs de famille n’excluent pas de s’endetter pour acheter un mouton. Mais le sacrifice d’un musulman qui a contracté des dettes pour acheter un bélier est-il accepté ?
Concernant le recours à des dettes pour la Tabaski, les avis divergent. Dans trois des écoles orthodoxes, il est interdit de s’endetter pour acheter un mouton, car elles estiment que celui qui a besoin d’un prêt n’a pas les moyens de faire ce sacrifice. Cependant, une de ces écoles autorise un musulman à contracter un prêt pour acheter un mouton, à condition qu’il soit certain de pouvoir rembourser rapidement, c’est-à-dire qu’il dispose de fonds à venir sous peu. Certaines écoles orthodoxes imposent donc des conditions strictes pour autoriser un prêt, mais la majorité l’interdit afin d’éviter des tensions financières après la fête.
Alors, Oustaz, que peut-on sacrifier à défaut d’avoir un mouton ?
Il est vrai que le mouton est l’animal privilégié pour le sacrifice lors de la Tabaski, car c’est lui qui a remplacé Ismaël lorsque son père, le prophète Ibrahim, s’apprêtait à le sacrifier. Le Coran recommande donc de sacrifier un mouton pour commémorer cet événement. Il est requis de celui qui en a les moyens d’acheter un mouton de qualité. Cependant, si une personne n’a pas les moyens de se procurer un bélier, elle peut sacrifier une brebis, un bouc, une chèvre, un bœuf ou un chameau. Ce sont les animaux validés par la religion pour célébrer la Tabaski. En revanche, le sacrifice d’un poulet, d’une pintade, d’un canard ou de tout autre volatile n’est pas accepté.
Fêter la Tabaski est-ce une obligation ?
Fêter la Tabaski n’est pas une obligation pour tout le monde. Elle est exigée uniquement pour ceux qui ont les moyens de réaliser ce sacrifice rituel. En revanche, pour celui qui n’a vraiment pas les moyens, l’islam lui recommande de ne pas s’endetter pour célébrer la fête. Dieu nous a facilité les choses : Il dit clairement que ceux qui ont les moyens doivent faire ce sacrifice, car c’est obligatoire pour eux, mais ceux qui n’en ont pas sont excusés. Ce sont les gens qui compliquent les choses, alors que la religion a tout clarifié.