Saisine du FMI par l’APR : Ngouda Fall Kane dénonce une démarche « grave et dangereuse »

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En marge de son entretien avec L’Observateur, Ngouda Fall Kane, ancien inspecteur général d’État (IGE) et ex-directeur de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a exprimé sa vive désapprobation face à la saisine du Fonds Monétaire International (FMI) par le Secrétariat Exécutif National de l’Alliance Pour la République (APR). Le parti de l’ancien président Macky Sall a en effet sollicité une réunion de travail autour du rapport de la Cour des comptes, une démarche que l’ancien haut fonctionnaire qualifie de « grave et dangereuse ».

« Mais c’est très grave. Cette démarche-là, c’est une démarche inédite. Qu’est-ce que le FMI va faire avec le rapport de l’APR ? Autant l’APR a la possibilité de contester politiquement le document qui leur a été présenté, mais le FMI est lié à des Etats, non à des partis. Je ne pense pas que ce soit le rapport de l’APR qui sera confronté au rapport de l’État. Je ne suis pas pour cette démarche-là. Je fustige cette démarche-là. Je trouve ça très dangereux. Le FMI a des limites. Le FMI ne devait pas l’accepter. Je le dis et je le maintiens. L’APR, c’est un parti politique », a dit l’ancien président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Pour Ngouda Fall Kane, si l’APR est en droit de contester politiquement les conclusions du rapport d’audit, elle ne peut le faire sur le plan institutionnel auprès d’un organisme comme le FMI.

« Quelle est la valeur juridique du document que l’APR peut transmettre au FMI par rapport au rapport de l’État ? Non, je ne suis pas d’accord. Le FMI peut, comme il l’a fait pour certains États, commanditer un rapport, un audit international, un audit indépendant pour vérifier la véracité, en tout cas, pour contrôler la véracité des informations fournies par le rapport de l’État mais pas à travers le rapport de l’APR », a-t-il souligné.

L’ancien IGE regrette également que le FMI ait accepté de recevoir une délégation de l’APR. « Je crois que c’est une démarche qui n’est pas très pertinente. C’est un précédent dangereux, Le FMI aurait dû éviter même de rencontrer l’APR. Je ne le dis pas parce que je suis pour ou contre l’affaire », a affirmé le président de l’ONG Alliance contre le crime organisé actif (ACCA).

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