Ce jeudi 3 avril, dans une salle de réunion où se mêlaient attentes et espoirs, Monsieur le Délégué général à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU), Monsieur Promotion-relégation de Keur Ndiaye Lô. Une rencontre historique, placée sous le signe du dialogue et de la transparence, où chefs traditionnels, jeunes, femmes, agriculteurs et élus ont uni leurs voix pour dessiner l’avenir de leur territoire.
Ils étaient une trentaine, visages déterminés et carnets en main, à représenter les multiples facettes de Keur Ndiaye Lô. Aux côtés du chef du village, El Hadj Youssou SAMB, trônaient les députés Khady SARR et Youngaré DIONE, des présidents d’Associations Sportives et Culturelles (ASC), ainsi que des porte-voix des femmes et de la jeunesse. Tous réunis pour une raison : comprendre, interpeller, et exiger leur place dans le développement du Pôle urbain.
Le DGPU a ouvert le bal par une présentation sans fard. « Notre rôle n’est pas de vendre des terres, mais de structurer », a t-il martelé. Les limites géographiques du Pôle, son découpage en quatre arrondissements, et surtout, la répartition des compétences ont été exposés. Une précision cruciale : la DGPU ne siège pas dans la Commission départementale de recensement des impenses, présidée par le Préfet. « Les indemnisations relèvent de cette commission. Nous, nous payons », a-t-il insisté, coupant court aux rumeurs.
Les députés SARR et DIONE ont salué l’initiative, y voyant « une étape cruciale pour apaiser les tensions ». Mais c’est la voix tremblante d’émotion du chef du village qui a capté l’attention : « Nous voulons être associés aux décisions. Et la communication doit s’améliorer. » Un plaidoyer repris en chœur par Mbaye DIOP, représentant des jeunes : « Quand serons-nous indemnisés ? Quelles terres sont vraiment à nous ? »
Face aux inquiétudes, le Délégué général a sorti l’artillerie des preuves. « Plus de 3 milliards de FCFA d’impenses payées, dont 700 millions pour l’arrondissement 4. » Malgré cela, il a accordé au Préfet la possibilité de réexaminer les dossiers en suspens. Une annonce accueillie par des hochements de tête approbateurs.
Mais le clou de la rencontre fut sans conteste l’engagement financier : un programme quinquennal d’1 milliard de FCFA dédié à Sangalkam, avec « une attention particulière pour Keur Ndiaye Lô ». Les crédits sont déjà notifiés. En prime, un programme de RSE pour les riverains est en finalisation, promettant des améliorations tangibles du cadre de vie.
« Nos cahiers des charges incluront désormais des clauses d’insertion professionnelle pour vos jeunes », a lancé le Délégué général, suscitant des applaudissements. Quant à l’épineuse question de l’extension du village, impossible dans le périmètre du Pôle, la solution viendra peut-être du département : « Nous vous accompagnerons », a-t-il promis.
En toile de fond, les projets structurants de l’arrondissement 4 – caserne de pompiers, écoles, circuit de karting – rappellent que la zone est un vivier d’opportunités. Mais pour les habitants, l’enjeu reste de les saisir.
La rencontre s’est close sur une annonce forte : une nouvelle séance de travail réunira Préfet, maires et chefs de village « pour consolider la concertation ». À 19h30, les participants se sont séparés dans une atmosphère rare – celle où l’on sent que, malgré les défis, la confiance se tisse.
La balle est maintenant dans le camp des acteurs locaux et de l’État. Une chose est sûre : Keur Ndiaye Lô et la DGPU promettent de s’entendre.