Réglementation de l’enseignement supérieur privé : Dr Abdourahmane Diouf rappelle à l’ordre les responsables des établissements privés

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Le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a tenu une réunion de partage d’informations avec les responsables des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal. Cette rencontre, qui s’est tenue ce jeudi 8 mai 2025, à la salle de conférence de l’UCAD 2, sous la présidence du ministre Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, entre dans le cadre du rappel de la réglementation qui régit les établissements privés d’enseignement supérieur. Elle vise à consolider le partenariat existant entre l’Etat et le secteur privé.

Le but, ce n’est pas de jouer au gendarme mais c’est de faire de vous des partenaires pour pouvoir avoir un enseignement supérieur de qualité »

Au cours de cette importante rencontre, qui a noté la présence de tous les déclarant-responsables des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal, le ministre, dans son mot d’ouverture, est revenu sur le sens de son initiative. Selon lui, les établissements privés d’enseignement supérieur occupent une place non négligeable dans le service public de l’enseignement supérieur.

« Je suis très heureux de vous rencontrer ce matin pour pouvoir échanger avec vous, échanger avec vous de façon cordiale et de façon très constructive, étant attendu que vous êtes un maillon extrêmement important du service public de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation », a soutenu le Dr El Hadji Abdourahmane Diouf.

Mieux, il ajoute : « C’est parce que l’Etat ne peut pas tout faire qu’on a délégué une partie de cette souveraineté de l’Etat à des privés pour leur dire, dans le respect des lois qui organisent la République, exercez vous-mêmes le service public de l’éducation et ici de l’enseignement supérieur. Donc, vous êtes à votre place, vous avez votre rôle. Et c’est la première raison pour laquelle on a voulu vous rencontrer aujourd’hui. Il n’y rien d’exceptionnel. Le but, ce n’est pas de jouer au gendarme mais c’est de faire de vous des partenaires pour pouvoir avoir un enseignement supérieur de qualité ».

A l’en croire, le Sénégal compte 298 établissements d’enseignement supérieur privés contre 8 universités publiques.

Seuls 150 établissements d’enseignement supérieur privés disposent de procédures d’assurance qualité sur les 298 recensés par le Ministère

Le secrétaire exécutif de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANAQ-Sup), Pr Massamba Diouf, dans sa présentation sur « les établissements privés d’enseignement supérieur dans le dispositif national d’assurance qualité », a révélé que les effectifs des établissements d’enseignement supérieur privés tournent autour de 31%, soit un effectif de 88 000 étudiants sur un total de 286 000 étudiants. Selon lui, les relations sont bilatérales entre le secteur privé et le dispositif national d’assurance qualité via le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Le Pr Diouf a renseigné que sur les 298 établissements d’enseignement supérieur privés recensés par le Ministère, les 150 interagissent avec l’ANAQ-Sup et disposent de procédures d’assurance qualité.

Par rapport aux procédures d’évaluation, le secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup a souligné que c’est la procédure institutionnelle appelée « Habilitation » et la procédure d’évaluation de programme appelée « Accréditation ». Et quelque soit le type de procédure d’évaluation, il y a au total 5 phases, à savoir : la manifestation d’intérêt, la production d’un rapport d’auto-évaluation, la production d’un rapport d’évaluation externe, la décision de l’organe indépendant, et enfin, le suivi des recommandations.

Pour lui, près de 50% des établissements d’enseignement supérieur privés ne viennent pas à l’évaluation. Un constat général qui, selon lui, appelle des recommandations ou des solutions urgentes car il n’est pas en conformité avec les dispositions réglementaires ou une reconnaissance des diplômes.

En termes de statistiques qui montrent la nécessité de s’ajuster au bénéfice non seulement de l’établissement mais également au bénéfice de l’étudiant, Pr Massamba Diouf a fait savoir que, de 2013 à 2016, 83 procédures sont arrivées à terme. Et sur ces 83 procédures, l’ANAQ-Sup en avait eu 40 avis favorables.

Pour ce qui est de l’habilitation, il renseigne que, de 2016 à 2024, sur les 143 procédures arrivées à terme, l’ANAQ-Sup en avait eu 117 avis favorables, soit un pourcentage de 82%.

En ce qui concerne l’accréditation, Pr Diouf révèle que, de 2014 à 2024, pour 495 programmes arrivés à terme, les 315 sont accrédités, soit un taux de 64%.

En 2025, le Ministère a accordé 25 agréments provisoires et 20 extensions de filière sur un total de 45 demandes

Après le secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup, le directeur de l’Enseignement supérieur privé, Pr Benoît Tine, a fait une présentation sur le travail que le Ministère a fait sur l’audit et l’évaluation des établissements d’enseignement supérieur privés afin de savoir qui a l’autorisation provisoire ou pas, qui a l’agrément définitif ou pas, qui a l’habilitation, qui a l’accréditation, pour quelle filière. Cette présentation vise à permettre aux déclarant-responsables de se situer par rapport aux normes et règlements qui lient son école.

Faisant l’état des lieux, le Pr Tine a révélé qu’en 2025, le Ministère a accordé 25 agréments provisoires et 20 extensions de filière sur un total de 45 demandes.

Par rapport à l’habilitation institutionnelle, il renseigne que le Ministère a réceptionné 18 demandes en 2024 contre 25 pour cette année.

Des doléances posées pour un service de qualité et efficient

Après ces deux présentations, le ministre a donné la parole aux représentants des organisations faitières, notamment le président du Cadre unitaire des organisations des établissements privés de l’enseignement supérieur (CUDOPES), Dr Jean Marie Sène, par ailleurs, président de la Conférence des établissement privés d’enseignement supérieur (CEPES) ; le président de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (FEPES), M. Daour Diop ; du représentant de l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (UCAB), le représentant de l’Université Cheikh Ahmadou Khadim, ainsi qu’aux représentants non affiliés à ces organisations faitières. La parole a été donnée également aux personnes qui ont des questions ou des suggestions.

Tous ces déclarant-responsables des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal ont magnifié et salué l’initiative. Selon eux, cette rencontre de partage d’informations entre le Ministère de l’Enseignement supérieur et tous les établissements d’enseignement supérieur privés du Sénégal est une première dans l’histoire.

Toutefois, ils ont posé quelques doléances à l’endroit de la tutelle pour un service de qualité et efficace. Il s’agit d’une réforme inclusive des procédures de demande d’extension de la demande jusqu’à l’autorisation ou le refus ; du recrutement de spécialistes dans certains domaines au niveau de la direction générale de l’enseignement supérieur (santé, pétrole, gaz, etc.); de la révision des textes ; entre autres.

La rencontre a également enregistré la présence du recteur de l’UCAD, Pr Alioune Badara Kandji ; du Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, M. Fary Sène ; du Directeur général de l’Enseignement supérieur, Pr Abdoul Aziz Diouf ; du directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation; entre autres.

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