Présidentielle 2024: « Un fort taux d’abstention n’est pas à écarter à cause du disfonctionnement du système de gouvernance actuelle »
Enseignant chercheur en Sociologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et Gaston Berger de Saint louis (Ugb), le professeur Pascal Oudiane a estimé que le défi de la prochaine élection présidentielle sera le taux de participation. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 29 octobre, le professeur Pascal Oudiane, indiqué que beaucoup de sénégalais se désintéressent aujourd’hui de la politique à cause du disfonctionnement du système de gouvernance actuelle pourraient choisir de ne pas se rendre aux urnes.
L’élection présidentielle du 25 février pourrait être marquer par un fort taux d’abstention. L’alerte est du professeur Pascal Oudiane, enseignant chercheur en Sociologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et Gaston Berger de Saint louis (Ugb). Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 29 octobre, le professeur Pascal Oudiane a fait remarquer que si rien n’est fait pour apporter des solutions à la crise actuelle de la démocratie sénégalaise cela pourrait impacter négativement sur le taux de participation du scrutin présidentiel du 25 février prochain. En effet, selon lui, beaucoup de gens, aujourd’hui, se désintéressent de la politique du fait de cette crise marquée selon lui par un disfonctionnement du système de gouvernance actuelle basée sur le normatif du fait que toute la stratégie des chapelles politiques au pouvoir est basée sur le musellement des autres forces pour rester plus longtemps au pouvoir en lieu et place de la recherche de l’intérêt général. La démission de la justice de sa place et de son rôle central dans une démocratie. Mais aussi par l’échec du Plan Sénégalais émergent (Pse) qui peine aujourd’hui à créer de la richesse et à mieux la répartie conformément à son objectif de départ d’un modèle inclusif.
« On est en train d’avance dans une situation où les gens peuvent démissionner à tout moment. Certains, quand tu leur parle de la politique, leur réponse c’est : « je préfère ne plus parler de politique, je suis maintenant dans mon champs ou encore, je m’occupe désormais que de mon travail ». Dans cette situation, on risque de faire face à une démission collective si on intéresse pas les gens en leur donnant ce qu’ils attendent je veux dire : la démocratie » a-t-il tenu à prévenir. Poursuivant son propos, l’enseignant chercheur en Sociologie a indiqué au sujet de la solution à apporter à cette menace sur le taux de participation à la prochaine présidentielle qu’elle repose sur le respect des principes démocratiques par les tenants actuels du pouvoir. « Il faut que chacun puisse participer à cette élection, jouir de ses droits convenablement et de manière très juste. Que chacun retrouve ses attentes dans le fonctionnement de la justice. A défaut, nous risquons d’assister à une démission collective. Il peut ne pas avoir de la violence mais il peut avoir un taux d’abstention très fort », a-t-il insisté.
Sud Quotiden