Présidentielle 2024: Les obstacles qui attendent Amadou Ba (Dr Momar Thiam)

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Selon l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam, la désignation de l’actuel Premier ministre comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 par le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est pas une surprise pour la plupart des observateurs. Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 10 septembre, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a toutefois tenu à préciser qu’Amadou Ba n’aura pas la tâche facile malgré le soutien de la grande majorité des leaders de cette coalition au pouvoir depuis 2012.

La désignation de l’actuel Premier ministre, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, le samedi 9 septembre par le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est pas une surprise selon l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam. Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 10 septembre, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a indiqué que la plupart des observateurs s’attendaient à ce choix du chef de l’Etat pour la « bonne et simple raison qu’Amadou Ba étant le Premier ministre en exercice avait à la limite un pas de plus sur ses autres concurrents candidats déclarés à la candidature ». Poursuivant son analyse, l’invité de notre confrère Baye Oumar Guèye a cependant tenu à faire remarquer qu’Amadou Ba n’aura pas la tâche facile malgré le soutien de la grande majorité des leaders de cette coalition au pouvoir depuis 2012. Et pour cause selon l’expert en communication politique, plusieurs obstacles attendent l’actuel Premier ministre sur sa route pour la présidentielle du 25 février prochain dont le premier est le temps perdu par Macky Sall dans le choix du candidat de Benno qui pourrait impacter négativement sa précampagne et sa campagne. « On a beau avoir un appareil politique très performant, très huilé, une logistique inébranlable pour aller à la campagne présidentielle, mais ce n’est pas l’appareil qui va tisser une relation de confiance entre le candidat et les électeurs », a fait remarquer Dr Momar Thiam.

Loin de s’en tenir-là, l’expert en communication politique, toujours au sujet des défis qui attendent le nouveau candidat de la majorité pour la présidentielle de 2024, a également évoqué une crainte de démissions en cascade de responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar notamment parmi les autres camarades candidats déclarés dont certains, selon lui, pourraient suivre la voie du désormais ex-ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye. Lequel a annoncé sa démission du gouvernement tout en donnant rendez-vous à ses militants dans les prochains jours. Outre ces facteurs, poursuit encore Dr Momar Thiam, Amadou Ba pour avoir été ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères puis Premier ministre et aujourd’hui dauphin désigné pourrait également être fragilisé par le bilan des douze années de gestion du président Macky Sall. Un bilan qui est marqué selon lui par la « mal gouvernance dénoncée de toutes parts, la corruption ou l’usage des institutions à des fins quelquefois répressives avec le nombre de prisonniers politiques » mais aussi l’échec de la politique de l’emploi pour les jeunes qui sont aujourd’hui obligés de défier l’Océan atlantique pour aller chercher fortune ailleurs avec le lot de morts.

« Aujourd’hui, c’est à Macky Sall à qui on a demandé de choisir le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar et il vient de le faire en désignant Amadou Ba. À chaque fois que ce dernier, je veux dire, Amadou Ba va apparaître devant les publics, on verra l’ombre de Macky Sall. Et comme, aujourd’hui, Macky Sall a perdu du terrain devant l’électorat, devant les populations, forcément, il y aura un effet de contamination sur le candidat Amadou Ba », a-t-il prévenu. Poursuivant son analyse, le spécialiste en communication politique estime que l’actuel Premier ministre devrait s’affranchir de la tutelle de son mentor. « Il faut qu’Amadou Ba y aille avec sa propre personnalité. Il faut aussi qu’il s’affranchisse de l’ombre de Macky Sall. Mais, est-ce qu’il pourra s’affranchir de l’ombre de Macky Sall en désignant ou non qui sera son directeur de campagne ? C’est toute la problématique ».

DEMISSION D’ALY NGOUILLE NDIAYE DU GOUVERNEMENT `

« Ce n’est pas forcément aussi une surprise »

Interpellé également sur la réaction ferme du maire de Linguère qui a annoncé sa démission du gouvernement dans la foulée de la désignation par le chef de l’Etat du Premier ministre, Amadou Ba, comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, Dr Momar Thiam a indiqué que cette décision radicale du désormais ex-ministre de l’Agriculture n’est pas une surprise. Selon lui, de même que la désignation d’Amadou Ba, comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, était attendue par la plupart des observateurs de la vie politique, cette réaction mouvementée d’Aly Ngouille Ndiaye l’était aussi pour la bonne et simple raison que ce dernier, rappelle-t-il, avait dit que « sa candidature restait et demeurait quel que soit le choix opéré par le président de la République, président de Benno Bokk Yakaar ».

« Cela veut dire tout simplement que s’il n’est pas désigné, il restera candidat. Et donc, il faut joindre le geste à la parole. Il ne pouvait pas se contredire dans cette hypothèse qui est que Amadou Ba est choisi. Donc forcément, sortir de l’arsenal gouvernemental, c’est un premier acte fort qu’il doit poser et ensuite, comme il a dit lui-même dans sa déclaration, il donne rendez-vous à ses sympathisants pour donner sa position pour la suite, annoncer certainement s’il est candidat ou s’il ne l’est pas mais ce n’est pas forcément aussi une surprise », a fait remarquer l’expert en communication politique.

Sud Quotiden

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