Le Bénin soutient le candidat de la Mauritanie pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah. Dans des propos repris par Le Quotidien, qui donne l’information, le ministre d’État béninois chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, révèle que son pays ne va pas se limiter «à appuyer cette candidature, mais s’engage aussi à mobiliser l’appui de ses partenaires en faveur [de Tah], convaincu de sa compétence et de sa capacité à diriger cette importante institution africaine dans la période à venir.»
Tchané s’engageait ainsi en marge d’une audience avec le Président mauritanien Mohamed Ghazouani, dimanche dernier.
Il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour Amadou Hott, le candidat sénégalais, qui voit son rival mauritanien décrocher deux soutiens de taille en Afrique de l’Ouest : le Bénin donc et la Côte d’Ivoire, qui avait déjà choisi son camp.
L’avance de Sidi Ould Tah sur Amadou Hott semble d’autant plus importante que la candidature du Mauritanien est portée par son pays, qui a mis à sa disposition une redoutable machine électorale, constate Le Quotidien. Dimanche, rapporte le journal du groupe Avenir communication, le Président Ghazouani a rencontré l’équipe de campagne de son candidat.
«C’est une équipe très étoffée autour du fonctionnaire de la Banque islamique du développement (BID), qui dispose d’un Comité directeur de haut niveau présidé par le Premier ministre, Mokhtar Ould Djay et composé notamment de la ministre-conseillère à la Présidence Aïssata Ba Yahya, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug et du directeur de cabinet du Premier ministre, Cheikh Ould Zeidane. Alors que la coordination de la campagne est dirigée par le ministre de l’Économie et des Finances, Sid’Ahmed Ould Bouh», informe la même source.
Après avoir été reçu par le Président Diomaye Faye et le Premier ministre, Ousmane Sonko, Amadou Hott avait lancé sa campagne à Dakar en présence de la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, et du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr. Mais depuis lors, on ne sent pas une grande mobilisation des nouvelles autorités autour de l’ancien vice-président de la BAD. À moins que celles-ci soient en train de manœuvrer en toute discrétion en coulisses.
L’élection du président de la BAD est prévue le 29 mai à Abidjan, qui abrite le siège de l’institution. Cinq candidatures ont été retenues pour la succession du Nigérian Akinwumi Adesina, le président sortant : Amadou Hott et Sidi Ould Tah donc, Maimbo Samuel Munzele (Zambie), Tolli Abbas Mahamat (Tchad) et la seule femme du groupe, Tshabalala Bajabulile Swazi (Afrique du Sud).