« Première Ligne » : les moments forts des manifestations de 2021 à 2024 immortalisés et exposés

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Le slogan en dit déjà long sur l’objectif de l’initiative :« Convertir notre mémoire collective en une dynamique constructive ». Telle est l’ambition de Abdou Karim Ndoye avec son exposition intitulée « Première ligne » dont le vernissage s’est déroulé ce vendredi 25 avril au musée des civilisations noires. Cette présentation d’une soixantaine de clichés -et divers activités-, qui se déroulera jusqu’au 31 octobre, se veut être une radioscopie en images des moments phares des mobilisations du peuple sénégalais, marquées notamment par des manifestations violentes, derrière les figures de proue du Pastef à l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye. Des invités, cette cérémonie en a eu en nombre et de marques. Khady Diène Gaye, ministre des sports, Aida Mbodj, directrice générale de la Der/FJ, Ousseynou Ly, porte-parole de la présidence, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire de Pastef et tant d’autres personnalités ont répondu présent à l’appel de l’artiste.

Un invité-et pas des moindres- a fait une apparition éclair à cet évènement : Ousmane Sonko. En hommage aux personnes décédées au cours de ces dernières années lors des manifestations, une minute de silence a été observée avant le démarrage de la soirée. « J’ai toujours été convaincu que c’est l’histoire qui doit être racontée, a confié Abdou Karim Ndoye lors d’un panel organisé en compagnie de son associé Badara Preira, dont les images sont aussi exposées. Première ligne est un projet qui célèbre la jeunesse et rend hommage à la jeunesse. Et, c’est un appel à la jeunesse pour qu’elle se mette en première ligne pour construire le Sénégal ».

Engagé politiquement auprès du Pastef depuis 2018, Abdou Karim Ndoye a vu son militantisme prendre un coup de fouet à la suite de l’éclatement de l’affaire Sonko-Adji. Face à ce qu’il percevait comme une injustice et une volonté d’éliminer un prétendant sérieux au fauteuil présidentiel, le photographe décide de prendre part au combat appareil photo à la main. « Je me disais que si on l’élimine, c’est qu’on est mort », se remémore l’artiste.

En plus de sa passion, qui l’a amené à collaborer avec les plus grandes structures de communication du pays, Abdou Karim Ndoye fait partie de ceux qui murmure à l’oreille de Bassirou Diomaye Faye en sa qualité de conseiller. Un poste qui, au-delà de son aspect stratégique, permet de vivre et de raconter quelques moments privilégiés avec le président de la république. « Le président Bassirou Diomaye Faye m’a demandé de lui imprimer les photos des jeunes qui se sont engagés. Et, ces photos sont dans son bureau et lui rappellent au quotidien les raisons de sa présence en ces lieux », livre Abdou Karim Ndoye. Aménagé dans un espace situé au deuxième étage du musée des civilisations noires, la salle d’exposition ne contient pas encore la totalité des 60 photos et plus qui seront présentées. Éclairage tamisé dont les principaux rayons ne profitent qu’à la mise en valeur des clichés ; au cœur de ce lieu, un espace nommé « levée de boucliers en Casamance » qui replonge les visiteurs dans l’ambiance des manifestations dans la région du sud du Sénégal. Tout dans cet endroit invite au recueillement, au devoir de mémoire.

Prévu sur une période 6 mois, « Première Ligne » ne va pas se contenter d’exposer des moments marquants de la période 2021-2024 à travers des photos. Un film et un livre titrés « De la prison au palais » seront dévoilés. Ces œuvres retracent le parcours de l’actuel président de la république des geôles du Cap manuel au bureau du palais de la république. Des panels qui feront intervenir plusieurs acteurs sur des thématiques sociales seront aussi au menu. Le lancement est effectué à Dakar mais le projet ne se limitera pas à la capitale sénégalaise. Durant les deux prochains trimestres, cette « Première Ligne » sillonnera l’intérieur du pays. Le rendez-vous est pris.

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