Port du voile-Abbé André Latyr Ndiaye à Sonko : Soyez poli, parlez poliment
Ce mardi 30 juillet 2024, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a rencontré les lauréats du Concours général, une occasion qui a pris un tournant inattendu lorsque le chef du gouvernement a abordé la question sensible du port du voile dans les établissements scolaires.
«Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile», a-t-il déclaré avec fermeté, promettant des mesures strictes contre les établissements qui enfreindraient cette directive.
La réaction ne s’est pas fait attendre. L’Abbé André Latyr Ndiaye, une figure respectée du clergé catholique, a rapidement répondu par une lettre ouverte au Premier ministre. Dans ce texte nuancé, l’Abbé Ndiaye a articulé une défense de la position des écoles privées catholiques, tout en soulignant leur engagement envers le respect, la paix et l’ouverture d’esprit.
Il a rappelé que l’école catholique, imprégnée de ces valeurs, n’a aucune raison de craindre le voile, un symbole religieux également ancré dans l’histoire chrétienne, comme en témoignent les écrits de saint Paul aux Corinthiens.
Cependant, l’Abbé Ndiaye n’a pas manqué de critiquer le ton jugé menaçant du Premier ministre. Il a insisté sur l’importance de la politesse et du respect dans le discours politique, citant divers proverbes et figures historiques pour illustrer la nécessité d’un langage diplomatique et respectueux.
Le religieux a mis en garde contre l’utilisation de plateformes publiques pour des déclarations potentiellement provocatrices, arguant que les sujets sensibles doivent être abordés avec discernement et dans des contextes appropriés, comme l’arbre à palabres traditionnel. Il a également exhorté le chef du gouvernement à se concentrer sur les enjeux politiques cruciaux, tels que la lutte contre la vie chère et le chômage, plutôt que sur des débats religieux, renseigne Point Actu.
