Les chiffres du paludisme sont toujours inquiétants. L’année 2021, le Sénégal a connu une hausse du nombre de cas. Plus de 536 850 cas contrairement à 2020 où il a enregistré 445 213 cas. Pour ce qui est des décès, de 373 décès, nous sommes passés à 399 cas de décès. Lesquels sont plus ou moins liés à ce retard d’aller vers les structures de santé depuis l’apparition de la Covid-19. » Nous ne cessons cependant, de sensibiliser les populations pour qu’en cas de fièvre, se rendre rapidement dans les structures de santé pour éviter un palu grave » a notifié le conseiller technique du ministère de la Santé. Il a par ailleurs rappelé que c’est une maladie parasitaire qui est transmise par la piqure de moustique anophèle. Une fois dans le sang, il va créer ce que l’on appelle des hémolyses au niveau des globules rouges qui peuvent entrainer des cas de fièvre; si elle n’est pas traitée très tôt, va aboutir à un cas grave.
Nombre élevé de décès à Dakar
Dakar fait partie des zones où le nombre de décès recensés est le plus élevé après Kédougou, Kolda et Tambacounda où la prévalence reste élevée. La capitale est en 4eme position avec 71 décès recensés. » C’est inadmissible qu’ une maladie qui est prévisible et qui est facilement traitable cause beaucoup de décès parce que les gens n’utilisent pas les moustiquaires et en cas de fièvre ne se rendent pas précocement dans les structures de santé. L’immunité qui permet de protéger quelqu’un contre le paludisme n’existe plus dans la région de Dakar » explique-t-il.
Répartition inégale
La répartition est inégale dans le pays, la majeure partie des cas de paludisme se trouve toujours dans la zone sud du pays notamment Kédougou, Kolda et Tamba avec plus de 80% des cas mais pareil pour les nombres de décès et de cas graves dans le nord et une partie du sud notamment Ziguinchor avec des tendances très favorables qui peuvent permettre d’espérer d’atteindre l’élimination en 2030. Sur les 79 districts, au moins il y a 47 qui sont dans la zone verte (l’incidence c’est-à-dire le nombre de cas pour 1000 hbts est inférieur à 5 pour 1000.
Disponibilité des ressources
Il est important de rappeler que le Sénégal a besoin d’avoir des financements endogènes pour continuer la lutte contre le paludisme. Il faut avoir des ressources financières propres au pays. » Nous avons aussi l’implication des collectivités territoriales et cela ne fait que traduire la vision du Chef de l’Etat à savoir que la territorialisation des politiques publiques. Nous avons réussi à enrôler les collectivités locales de la zone sud pour que le paludisme soit pris en charge correctement par les collectivités territoriales. En effet, plus on avance vers l’élimination, plus on a besoin des collectivités territoriales. Cela en tant que dépositaires, même dans leur politique la santé étant une compétence transférée » note le conseiller.