M. Sow, chauffeur de camion à ordures, a été reconnu coupable de blessures involontaires et condamné à six mois de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 250 000 F CFA. Il comparaissait mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, selon Les Échos, présent à l’audience.
Les faits, relatés par Les Échos, remontent à une matinée où B. Ndao, récemment retraitée du service de nettoiement après 27 ans de carrière, déposait des ordures dans le camion du mis en cause, garé dans le quartier. Ce dernier aurait alors enclenché la marche arrière sans vérifier ses rétroviseurs, percutant la dame au niveau du ventre. Projetée au sol, elle a échappé de peu au pire, grâce aux cris des passants qui ont alerté le chauffeur.
Toujours selon Les Échos, la victime, sous le choc, a perdu le contrôle de sa vessie et s’est retrouvée blessée à la main. Au lieu de lui porter secours, le chauffeur aurait quitté les lieux précipitamment, tout en répondant aux insultes proférées à son encontre.
Grâce au numéro d’immatriculation du camion, indique Les Échos, B. Ndao a pu remonter jusqu’au conducteur et porter plainte. Makhtar Sow a alors été interpellé et poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui et blessures involontaires.
À la barre, rapporte le journal, le prévenu a nié toute intention malveillante, expliquant qu’il ignorait la présence de la dame et que sa démarche consistait simplement à offrir un service informel de ramassage aux riverains, en gardant le camion à domicile.
Mais la plaignante, elle, donne une version radicalement différente. Dans ses propos repris par la même source, B. Ndao affirme avoir expressément demandé au chauffeur de patienter pendant qu’elle déposait ses ordures, ce qu’il aurait accepté avant de reculer délibérément. Elle déplore par ailleurs que Sow n’ait jamais pris de ses nouvelles, malgré les soins médicaux reçus après l’incident.
Toutefois, elle a confirmé devant le tribunal avoir retiré sa plainte, après une médiation avec les proches de l’accusé.
Le ministère public, note Les Échos, avait requis deux ans de prison, dont trois mois ferme, au regard de la gravité des faits. Me Makhfouss Thioye, avocat de la défense, a plaidé la clémence, évoquant un malheureux accident et la bonne volonté de son client.
Le tribunal a finalement relaxé le camionneur pour la mise en danger de la vie d’autrui, mais l’a condamné pour blessures involontaires, prenant en compte le désistement de la victime.