NDELLA MADIOR DIOUF : Tranche de vie d’une insoumise

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Ndella Madior Diouf est réfractaire aux tâches ménagères dévolues aux femmes au sein d’un couple. C’est ce qui explique en grande partie ses divorces. Elle le clame : la désunion est une délivrance (NDLR:portrait réalisé avant la naissance du bébé) pour celle qui va accoucher dans un à deux mois. Ses traits singuliers sont aussi complétés par son parcours. Ndella a étudié jusqu’à la sixième année de médecine avant de se lancer dans la création d’organes de presse. Elle est l’une des premières personnes à ouvrir une école de formation paramédicale. Elle rêve d’être la Première Présidente de la République du Sénégal.

Ndella Madior Diouf a choisi son chemin. Elle ne fait pas partie des femmes qui restent en arrière-plan. Celle qui a fait des études primaires à la Croix Rouge, où elle a obtenu son certificat de fin d’études et son entrée en sixième a eu un parcours atypique. Après le baccalauréat décroché au Lycée John Fitzgerald Kennedy, elle s’inscrit à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1986. Elle étudie la médecine jusqu’à la sixième année. Le chemin était donc ouvert pour servir dans les hôpitaux du Sénégal. Un virage. Elle s’oriente vers l’univers de la presse. Ndella Madior Diouf est l’une des rares patronnes de presse au Sénégal. Elle est détentrice de 5 fréquences radio. La fille de Madior Diouf et de Diouma Faye va vite se faire remarquer par ses prises de positions tranchées sur certains sujets sensibles. Dans ses émissions, elle aborde la santé sexuelle sans aucune forme d’hypocrisie, elle défend ouvertement les filles victimes du refus de paternité de leurs enfants.

En 2005, contre toute attente, elle décida de créer son parti politique. C’est à partir de 2008 qu’elle obtient un récépissé. Elle venait à nouveau de surprendre son monde. Et a certainement pris de court sa famille biologique. Celle qui a subi une formation en médecine était venue pour jouer ses premiers rôles sur la scène politique. Parallèlement, elle a ouvert la première école de formation paramédicale des infirmiers et des sages-femmes. L’odyssée entrepreneuriale est dans l’Adn de leur famille. Au sein de la famille de sa mère, on cultive l’entreprenariat. Alors du côté de son père, on compte de grands intellectuels, des professeurs de médecine et même un Ministre de l’Education nationale. « Ma mère Diouma Faye était très entreprenante (terrain, boutique, location). Donc le dynamisme qui est en moi, je l’ai vraiment hérité de ma mère », déduit Ndella Madior Diouf orpheline de mère depuis le 28 juillet 2011.

Au Sacré Cœur où elle vit avec son père, ses enfants et ses employés, la journée de Ndella Madior Diouf débute par un zapping télévisé. Elle se met à jour au début de la journée en cherchant à savoir ce qui se passe ailleurs et au Sénégal. « J’aime bien les revues de presse de la matinale de la TFM, 2A d’Ahmed Aïdara. J’aime bien l’équipe. J’aime également la 2STV. En fait, j’aime toutes les matinales comme j’ai une mosaïque de télévisions. Je fais la mosaïque des matinales », dit-elle. Ces matinales commencent à lui donner des idées. Aujourd’hui, elle voit grand. Ndella Madior Diouf ambitionne de monter la fréquence 365 dédiée exclusivement à la diffusion de l’information à l’image de la chaîne de télévision France 24. Cette ambition sera une action concrète à une seule condition : avoir une rédaction solide.

La voyance, un filon

Patronne d’une station radio, Ndella Madior Diouf emploie plusieurs personnes. Parmi ces dernières, des voyants ! Certains viennent uniquement le week-end, d’autres travaillent les autres jours de la semaine. Tout ce beau monde habite chez leur employeuse. Ces employés l’accompagnent lorsqu’elle se rend à Saly, Mbacké Kadior de Touba, à Kédougou ou encore au Cap Skirring. La voyance influe positivement sur son entreprise. Pourtant une telle idée lui est venue lorsqu’il a séjourné au Portugal avec son mari Nero. Au début, elle hésita. C’était vers les années 2000. Après, elle céda. Nous sommes en 2010. « J’avais honte. Je ne faisais que la santé, les conseils santé, l’animation simple avec des dédicaces. Je donne aussi des conseils juridiques et pour l’accompagnement pour l’insertion », dit-elle. En 2010, elle se lève un beau jour et décide de tester. Et, c’est parti. La voyance en ligne ou en déplacement marche à merveille. Des personnes comme son cousin Cheikh Bakhoum l’encouragent à ne pas abandonner la voyance. Sur les ondes de Saphir FM, on enregistre entre 2000 et 5.000 appels par jour rien que pour la voyance en direct 24h/24. « Les clients s’y retrouvent et même les présidents font la voyance », raconte-t-elle.

Touche à tout

A la vérité, Ndella n’est pas dans la spécialisation. Elle est dans presque tout pourvu que cela marche. Son agence matrimoniale offre des services relationnelle, la migration régulière, l’accompagnement pour la migration régulière. L’agence conseille aussi ceux qui ont des projets immobiliers, le tontine et prodigue aussi des conseils en santé.

Ndella a atteint 250.000 abonnés sur son compte Tik-Tok. Ce compte est actuellement hors d’usage à cause de l’affichage de son numéro de téléphone sur les vidéos alors que Tik-Tok n’accepte pas cela. D’où la mise en veilleuse de la promotion de certaines de ses activités. Ce n’est qu’une pause. Tout va reprendre promet-elle.

Ses bouts de phrase sont largement partagés et répétés. « mou metti ma lolou,mou metti ma lolou, ça m’a fait très mal »,ne cessait-elle de répéter. Cette agence dénommée agence matrimoniale et de migration régulière, a été mise sur pied pour aider des personnes qui sont à la recherche de visa, passeport, registres de commerce. Elle conseille aussi dans la prise de rendez-vous pour la recherche de visa.

La bonne note des couples

La bonne note vient dans la bouche des couples. Ces derniers la félicitent pour tout ce qu’elle a fait pour eux. Ces compliments lui vont droit au cœur et la motive davantage.

Les membres âgés moins de 40 ans paient à 10000 F CFA chaque mois alors que ceux qui ont plus de 40 ans versent 30.000 F CFA. D’après elle, c’est une entreprise qui a sa comptabilité et son règlement intérieur. Cette agence est différente du groupe. Au sein de celui-ci, c’est la personne intéressée qui devra elle-même qui cherche le profil qui lui convient le mieux. Le montant à verser est de 10000 F CFA tous les six mois.

Deux divorces, un bébé attendu dans un à deux mois

Ndella est mère de deux enfants. La première Sahra âgée de 30 ans et le deuxième Moises est dans sa douzième année. Elle a connu deux divorces, le premier avec un Portugais, le deuxième avec un Sénégalais. Ndella ne supporte pas les tâches d’une femme au foyer. Elle le revendique haut et fort. « Je suis très bien dans cet état parce que je n’aime pas le stress matinal de faire le petit-déjeuner à quelqu’un. Je n’aime pas le stress quotidien, de préparer le repas, de voir ce que la personne mange pour quelqu’un et je dors quand je veux, je me réveille quand je veux », balance la dame.

Elle veut être affranchie de toutes ces contraintes. Au passage, elle annonce qu’elle aura un bébé dans un à deux mois. « Je serai une mère porteuse dans 1 ou 2 mois s’il n’y a pas d’accouchement prématuré », informe-t-elle.

Les liens au sein d’un couple la traumatisent. C’est pour cela qu’elle a sa propre conception du divorce, qui est pour elle, une autre forme de délivrance. Elle en veut pour preuve, l’interdiction qui lui avait été faite par son ex-époux portugais. Ce dernier s’était opposé à l’achat des journaux par Ndella pour sa revue de presse. C’était un moment difficile qu’elle a partagé avec ses enfants qui sont encore bien couvés.

« Quand, il n’y a pas un mari, c’est l’enfant qui dort avec moi. Je dors avec mon propre fils. Chacun a son propre lit. Donc, mes deux divorces ont été une délivrance vécue par tout le monde. Je ne suis jamais partie rejoindre le domicile conjugal sans mon fils avec moi. Ma fille est grande, je la laisse avec mon père, mais mon fils part avec moi »,fait-elle savoir non sans manquer d’attirer l’attention sur sa fille Sarah,une vraie « Ndanane » ,à qui elle souhaite un mari « VIP » du fait de son train de vie. « KouameXalisslakoymay.WawWaw, danguayamexalissbouwekhtall ma maylako », ajoute-elle.

Foncièrement contre la polygamie

Ndella Madior Diouf ne s’en cache pas. Elle est foncièrement contre la polygamie. Celle qui a grandi dans une famille monogame est formelle : « Il n’y a pas de place pour 2 femmes dans mon entourage sinon qu’est-ce que tu viens foutre la merde chez-moi, laisse-moi tranquille. Il ne faut pas m’emmerder. C’est dégueulasse, un sexe partagé. Ce n’est pas pour moi. Ce n’est pas fait pour moi. Le pénis, je ne le partage pas », a-t-elle craché.

Une fille gâtée par son père

Elle parle avec fierté de ses rapports avec son père. Elle a été gâtée par ce dernier qui a fait des témoignages révélateurs des liens affectifs. C’était qu’elle fêtait ses 55 ans. « Je m’appelle Ndella Diouf, mais dès l’instant que c’est écrit comme ça sur mes papiers, j’ai ajouté le nom de mon père Madior .Je suis très complice », confirme-t-elle. Son père a beaucoup fait pour elle, ses sœurs et son frère. Elle, c’est l’aînée de la famille .Ndella Madior Diouf a un seul frère qui s’appelle Ousmane. Tous les autres sont des filles. Il s’agit de Selbé qui vit aux Etats-Unis, de Rougui qui est établie au Canada et de Mela qui est au Sénégal et Ousmane qui est à Washington.

Les raison de la non soutenance de sa thèse en médecine

Jusqu’ici, elle n’a pas pu soutenir sa thèse en médecine. La seule raison, c’est le manque d’organisation. C’est difficile de concilier la vie familiale, celle professionnelle et les études. « Je n’ai pas le temps d’aller m’inscrire. J’oublie même à cause du stress quotidien. Il faut payer le courant, l’eau, les loyers, il faut construire certains sièges. Il faut coacher. Tout cela prend du temps. Cela m’a pris 30ans », justifie-t-elle. Cette battante a vu passer chez elle, beaucoup d’animateurs et de journalistes comme Ndèye Astou Guèye, Patra, Pi and Ji, Sidath, entre autres.

Son analyse des élections législatives de 2O22

Elle était avec la liste Natangué Askan wi. Elle estime que le parti Natangué Wi est un bébé qui vient de naître. Le leader Cheikh Alassane Sène n’a même pas de parti politique .C’est lui qui a donné la caution et financé la campagne. « C’était assez difficile », a-t-elle avoué sans ambages. Ndella Madior Diouf félicite la percée de l’inter coalition de Yewwi Wallu .Pourtant, elle a été celle qui, en première a eu cette idée d’inter-coalition et s’en est ouverte à Déthié Fall. Ce dernier lui avait fait savoir que cette formule pourrait bien fonctionner durant les élections législatives.

Elle précise cependant qu’il s’agissait d’une idée d’aller ensemble en coalition départementale ce qui « différent de deux listes nationales car sa proposition à elle c’était une liste commune avec des listes départementales ». De ce fait, celui qui devancera à l’issue les locales sera tête de liste. D’après ses révélations, elle n’en fait finalement pas partie. « Dieu a décidé que je ne suis pas dedans parce que cette affaire-là, je l’avais très mal pris. Ils sont restés longtemps sans réagir. Ce qui m’a poussée vers la porte et je suis remplacée par Maïmouna Bousso. Dès que je suis sortie, ils ont intégré Maïmouna Bousso, le lendemain. Ils ont été beaucoup plus réactifs avec Maïmouna Bousso qu’avec Ndella Madior Diouf. Mais, l’inter-coalition Yewwi Wallu, c’est la meilleure formule ».

Sans rancune

Ndella ne garde pas une dent contre une personne. Elle tourne toujours la page après une dispute ou une controverse sur un fait. Son défaut a pour nom : la nervosité. « Je casse tout, mais après ça passe rapidement. Je ne suis pas du tout rancunière ».Elle a été marquée par sa première grossesse. Elle avait accouché toute seule par césarienne à l’hôpital de Manhattan avec les moyens, l’argent dans la carte mais loin de son mari qui était à Dakar. « Malgré ma césarienne, j’ai parcouru un long couloir pour aller voir mon fils avec la perfusion .Je marchais seulement et on me dit bébé Diouf est là, c’est Moïses.On m’avait fait des agrafes très douloureuses. Je n’ai personne et mon cousin qui devait venir m’assister était à New Jersey et il y avait une tempête », indique-t-elle.

Objectifs et défis

L’ouverture d’une grande clinique avec une Faculté de médecine à l’intérieur fait partie de ses plus grands objectifs. Comme défis, Ndella Madior Diouf veut être Président de la république en 2029 et candidate en 2024. C’est en accédant à la magistrature suprême qu’elle pourra mettre en œuvre son projet de société et sa politique de création d’emplois. A l’inverse, elle déteste le mensonge, le vol, l’oisiveté. « Il faut prendre exemple sur Babacar Ngom qui a commencé avec 60000 francs CFA et maintenant, il a des milliards », a cité Ndella Madior. Elle continue à aller à la plage, en boite. Elle pratique le sport, des courses et du shopping à New York…Elle ne compte pas changer lorsqu’elle sera Présidente de la République du Sénégal. « Moi, Présidente de la République, je vais faire mes courses, je ne vais pas m’isoler au palais .Je serais une Présidente fashion .Moi, je me considère déjà comme Présidente. Je me comporte comme une Présidente, on ne me prive pas d’épanouissement », s’exprime l’insoumise épanouie.

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