Âmes sensibles s’abstenir. A. Dièye et M. Thiaré formaient un couple vivant à Nianing (Mbour). Ils avaient trois enfants. Un matin, le mari (A. Dièye) part acheter du pain pour sa famille. Son épouse, qui était seule avec deux de ses enfants, se lève, verrouille la porte de la maison, s’empare de deux couteaux et revient dans la chambre. Elle déshabille le plus jeune, Ibrahima, 14 mois, et lui plante sept coups mortels. Sous les yeux du deuxième fils du couple, Mouhamed, 3 ans.
A son retour, A Dièye remarque que la porte d’entrée de la maison est verrouillée. Il manœuvre jusqu’à réussir à l’ouvrir. Arrivé dans la chambre, il manque de s’évanouir. Mouhamed se précipite dans ses bras alors que leur bébé de 14 mois baigne dans une mare de sang. Interpellée par son époux, M. Thiaré tente de mettre fin à sa vie. A. Dièye la maîtrise. La mise en cause est arrêtée, déférée au parquet et placée sous mandat de dépôt pour assassinat.
«Esprits maléfiques»
Les faits se sont déroulés en novembre 2015. D’après L’Observateur, qui relate cette affaire atroce, M. Thiaré a été jugée hier, lundi, devant la Chambre criminelle du tribunal de Thiès. Donc, après sept ans de détention préventive. Le journal rapporte que l’histoire a fait couler des larmes à l’audience.
Pour sa défense, M. Thiaré a accusé «des esprits maléfiques», qui lui auraient demandé de tuer son enfant. «J’entendais des voix humaines qui me conditionnaient, rembobine-t-elle à la barre. Cela m’avait rendue violente. C’est ce qui m’a même poussée à me bagarrer dans la prison dès mes premiers jours de détention.»
Invoquant des troubles psychiques, elle ajoute : «Quand je commettais cet acte, j’étais aveuglée. Je n’avais même pas réfléchi. Je me suis levée et j’ai pris deux couteaux pour lui en administrer sept coups.»
La plaidoirie de l’époux
Malgré la douleur de la perte de son enfant, A. Dièye a défendu son épouse. Elle a déclaré que M. Thiaré souffrait bel et bien de troubles psychiques. «Mon épouse n’était pas violente, jure-t-il. Ce bébé était notre troisième enfant. Elle n’avait jamais fait du mal à nos enfants. Depuis le décès de sa mère puis la naissance de ce bébé, elle présentait des comportements très étranges. Elle manifestait parfois des troubles psychiques.»
L’avocat de la défense est allé dans le sens de l’époux de l’accusée en demandant au tribunal de permettre à sa cliente «d’aller se soigner».
Le procureur de la République a requis la perpétuité contre M. Thiaré. Car, argumente-t-il, si rien ne prouve que l’accusée avait la ferme intention de tuer son enfant, elle était bien consciente de son geste au moment de lui planter sept coups de couteaux.