Macky Sall peut-il gagner la Présidentielle sans Ousmane Sonko ? : L’avis tranché du spécialiste en science politique Abdou Khadre Sanoko
À un an de la Présidentielle de 2024, l’on se demande si le chef de l’État Macky Sall pourrait gagner sans le leader du Pastef. De l’avis du docteur Abdou Khadre Sanoko, n’importe quel opposant peut battre Macky Sall.
Le sociologue et spécialiste en science politique s’explique sur les ondes d’iRadio. «Si les Sénégalais sont conséquents avec eux-mêmes, si les Sénégalais constituent des électeurs rationnels, que Macky Sall aille avec n’importe quel leader de la coalition Yewwi Askan Wi, en principe, je dis, il doit perdre. Si nous prenons en compte les vices, les difficultés auxquelles les Sénégalais sont confrontés, si nous prenons en compte tout ce qui s’est passé, je ne parle pas de bilan parce que très objectivement, il a un bilan lourd, mais je ne parle pas de ce bilan-là, je parle juste du simple fait que moralement, il avait dit qu’il n’allait pas faire cette candidature-là.
Même si le Conseil constitutionnel valide sa candidature, en principe, si les Sénégalais sont conséquents avec eux-mêmes, quelqu’un comme Déthié Fall peut gagner. Même quelqu’un qu’on n’attendrait pas pourrait capitaliser toute cette frustration de l’opposition. Maintenant, là-bas se posera une question extrêmement pertinente et visiblement la responsabilité de l’opposition. Est-ce qu’ils seront intéressés pour se défaire de Macky Sall ou bien ils vont partir en rangs dispersés ? À ce niveau précis, Macky Sall ne leur ferait qu’une seule bouchée.
À la question de savoir si une rencontre entre Ousmane Sonko et Macky Sall autour de l’essentiel est possible, il répond : «La jurisprudence des soubresauts et des tensions politiques nous ont toujours montré qu’il y a le discours politique, mais il y a aussi les coulisses politiques. Je suis convaincu qu’à l’heure où l’on parle, je n’ose pas dire les deux concernés, principalement Macky Sall et Ousmane Sonko foncièrement, leurs deux écuries ont trouvé des prêcheurs de la paix et qui sont en train certainement de trouver une solution d’accalmie. Pour autant, la véritable question à se poser c’est celle-ci : est-ce qu’ils peuvent trouver un compromis ou une compromission par rapport à ce procès-là ? À ce titre, je suis péremptoire. Je dis non, mais il est possible de discuter des suites du procès, mais il y aura des préalables et cela repose d’abord sur le fait qu’Ousmane Sonko accepte de répondre à la justice».