L’OFNAC ÉPINGLE L’ASSEMBLÉE NATIONALE, GUY MARIUS CHARGE : « NE SOYONS PAS ÉTONNÉS DE DÉCOUVRIR DES CHOSES PLUS GRAVES »
Le rapport de l’office national de lutte contre la corruption (OFNAC) a épinglé l’Assemblée nationale soupçonnée d’escroquerie sur les deniers publics au sujet de l’entretien et la réparation des véhicules du Parlement. Le député Guy Marius Sagna a, à travers une publication, alerté sur de possible faits plus graves. Nous vous proposons l’intégralité de son post :
Les enquêteurs de l’OFNAC ont conclu à une « escroquerie sur les deniers publics » à l’Assemblée nationale du Sénégal. Il s’agit du « Rapport d’enquête n°07/2022 relatif à l’entretien et à la réparation des véhicules de l’Assemblée nationale ».
Nous députés de la XIVe législature avons été installés en septembre 2022. Donc, nous avons effectué le 4e trimestre – octobre , novembre, décembre – de l’année 2022.
J’étais le premier vice-président de la commission de comptabilité et de contrôle de l’Assemblée nationale pendant le 4e trimestre jusqu’en octobre 2023.
Est-ce à cause de cette « escroquerie sur les deniers publics » que la commission de comptabilité et de contrôle de l’Assemblée nationale n’a jamais été convoquée, ne s’est jamais réunie ? Est-ce pour cette « escroquerie sur les deniers publics » que jamais je n’ai reçu de documents et de rapports comptables liés à la gestion du budget de l’Assemblée nationale ?
Et pourtant, j’ai alerté le président de l’Assemblée nationale par écrit, du haut de la tribune de l’hémicycle. En vain.
Pire, pendant 04 mois en 2023 l’Assemblée nationale du Sénégal n’a pas fonctionné.
Quel lien entre la conclusion des enquêteurs de l’OFNAC « escroquerie sur les deniers publics » et la commission de comptabilité et de contrôle de l’Assemblée nationale qui était bloqué par le président de l’Assemblée nationale, le président de ladite commission et la majorité BBY?
Le fonctionnement de la commission a des effets. Parmi ces effets : un effet dissuasif. Autrement dit en maintenant la commission de comptabilité et de contrôle dans la léthargie, celles et ceux qui l’ont fait en pensée, en parole, par action et par omission ont encouragé des détournements de deniers publics à l’Assemblée nationale. Que ces détournements aient été commis ou pas.
De la même manière qu’un gendarme même couché impose de réduire la vitesse, de la même manière le fonctionnement du gendarme interne qu’est la commission de comptabilité et de contrôle de l’Assemblée nationale réduit les risques de détournements. La publication par cette commission de comptabilité et de contrôle de rapports trimestriels partagés à tous les députés réduit les risques de détournements de l’argent des Sénégalais confiés à l’Assemblée nationale pour son fonctionnement.
C’est pour éviter que l’Assemblée nationale du Sénégal ne soit citée dans un rapport de l’OFNAC que je me battais pour le fonctionnement de la commission de comptabilité et de contrôle dont j’étais le premier vice-président. Pour que les ressources des Sénégalais servent aux Sénégalais, c’est à dire à l’intérêt général.
Ne soyons pas étonnés de découvrir des choses plus graves que cette « escroquerie sur les deniers publics » à l’Assemblée nationale après les prochaines élections législatives.
Ce qui sera découvert ne sera pas de la volonté de Dieu mais de la volonté d’hommes et de femmes qui ont fait le choix de la gestion antidémocratique de l’Assemblée nationale, le choix du refus de la reddition interne des comptes.
L’assemblée nationale du Sénégal ne doit pas être une zone de non-droit en terme de gestion de son budget.
Des réformes en profondeurs s’imposent à l’Assemblée pour qu’elle soit nationale, démocratique, populaire et panafricaine.