Dans cette lettre adressée au ministre de l’Enseignement supérieur, un étudiant en journaliste et communication au CESTI, partage ses réflexions et propositions pour transformer un système éducatif en quête de modernisation et d’équité. Entre sécurité sur les campus, revalorisation des bourses, et réforme du système d’évaluation, Pape Djibril Gueye invite les autorités à agir pour un avenir universitaire plus prometteur.
Cher ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI),
Comme le dit l’adage, « tout ce qui se fait pour toi sans toi se fait en réalité contre toi ». Alors, pour ne pas me retrouver en marge des politiques universitaires dont je suis l’un des principaux acteurs, je vous écris cette lettre afin d’exprimer mon avis sur la nécessité d’une réforme profonde de notre système éducatif, qui est actuellement sous votre tutelle. Il est crucial de créer un cadre adéquat et sécurisé, permettant à chacun d’exprimer son potentiel et de contribuer au développement de la connaissance au bénéfice de notre peuple.
Mes propositions, Monsieur le ministre, tournent autour de six (06) grands axes :
Tout d’abord, je vous propose de créer des brigades de police universitaire dans toutes les universités publiques du Sénégal. La sécurité des étudiants, du personnel administratif et des enseignants doit être une priorité absolue. Les campus universitaires ne diffèrent en rien des quartiers environnants, et il est impératif d’assurer un contrôle sécuritaire et administratif pour protéger ceux qui y vivent.
Ensuite, il est essentiel de doubler la bourse de 40.000 F à 80.000 F et de la généraliser à tous les niveaux, de la première à la dernière année. Je suggère de lever toutes les conditions d’inéligibilité qui excluent les étudiants de 30 ans ou plus du système boursier sénégalais. Toutefois, les bourses devraient être octroyées sous forme de prêts, remboursables après l’obtention d’un premier emploi. Si les bénéficiaires ne coopèrent pas pour rembourser leur dette, l’État devrait avoir les moyens de les y contraindre.
Par ailleurs, il est urgent de mettre un terme au système de cartouche des étudiants. Cela ne signifie pas faire l’apologie de la médiocrité, mais chaque étudiant assidu et sérieux mérite d’obtenir un diplôme à la fin de son parcours. Ainsi, il ne sortira pas bredouille, car les compétences pratiques ne sont pas toujours enseignées dans les facultés.
Je vous propose également d’organiser des assises inclusives afin de discuter de la qualité de l’enseignement. Il est nécessaire de privilégier la spécialisation et de se concentrer sur l’essentiel. Actuellement, trop de matières sont enseignées, alourdissant le planning des étudiants sans réelle valeur ajoutée.
De plus, le chevauchement des années universitaires et l’absence d’uniformité dans les admissions sont des problèmes majeurs. Cela empêche les étudiants de transférer d’une université à l’autre, contrecarrant l’objectif du système LMD. Cela limite également leurs possibilités de postuler à des établissements étrangers, une injustice qu’il est urgent de corriger.
Enfin, l’amélioration de la restauration et la construction de nouveaux pavillons, après la livraison des projets en cours, renforceront la qualité de vie et le potentiel des étudiants.
Concernant les enseignants, je préfère m’abstenir de toute proposition et laisser les syndicats, tels que le SAES, s’exprimer à ce sujet. Je me limite ici à la voix des étudiants.
Monsieur le ministre, si vous intégrez mes propositions dans vos décisions, je peux vous assurer que vous marquerez positivement le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.