Lenteur des dossiers judiciaires : Vers le clash Diomaye – Ousmane Diagne ?, (Par Birama Thior)

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La lenteur de la diligence des dossiers judiciaires est de plus en plus évoquée par des responsables politiques de l’actuel régime. Un débat évoqué, avec véhémence, à l’assemblée nationale par des députés de la majorité lors de l’examen de la proposition de loi interprétative de loi d’amnistie avant que le président de la République ne les emboite le pas.

Si ce sont de « simples » députés que mettent la pression au garde de Sceaux, l’affaire semble plus ou moins ètre compréhensible en ce sens qu’ils verseraient dans ce que d’aucuns qualifient de « politique politicienne » pour mettre mal à l’aise l’Opposition.

Mais que le Chef de l’Etat, clé de voute des institutions, abonde dans le même sens, il y a de quoi s’interroger.

Pourtant, Ousmane Diagne, connu pour son intégrité pendant près de 40 ans de métier, à clamer à haute et intelligible voix, du haut du perchoir de l’assemblée nationale, que les parlementaires ne doivent pas compter sur lui afin exerce la moindre pression sur les magistrats du siège.

«Qu’on ne compte pas sur moi pour exercer une pression sur les magistrats. C’est de leur ressort. Je suis extrêmement satisfait de la manière dont la Justice est rendue et dont les magistrats instruisent les dossiers. Je rends un vibrant hommage aux magistrats qui, jusqu’à présent, abattent un travail remarquable, en toute indépendance et dans un professionnalisme qui ne laisse place à aucun doute. Je crois que compte tenu de mon expérience dans la Justice, je ne peux pas me permettre de faire dans la précipitation et d’exercer une pression sur la Justice ou ceux qui l’incarnent. Je deviendrai ce que l’autre appellerait une forme d’inexactitude terminologique. Je n’ai jamais accepté qu’on fasse pression sur moi, surtout dans un sens déterminé», a-t-il martelé, verbatim.

Une réplique qui semble doucher, les députés Bakary Diédhiou, Ousmane Sonko, Cheikh Thioro Mbacké et cie.

 

Sauf que celui que celui qui se prononce sur la question en dernier ressort n’est pas n’importe qui. Même si, faudrait-il le préciser, il y a une certaine séparation des pouvoirs qu’il faut observer entre notamment entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Le Garde des Sceaux qui n’a pas mâché ses mots face aux parlementaires en fera-t-il pareil face à Bassirou Diomaye Faye ou il va prêter une oreille attentive pour régler le temps de la justice à celui du peuple comme le veut le Chef de l’Etat ?

Je donne ma langue au chat !

Birama Thior

Journaliste

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