Le « Setal Sunu Reew » balayé par une habitude bien sénégalaise

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La décision présidentielle de suspendre le programme « Setal Sunu Reew » vient rappeler une triste vérité qui colle à la peau de nombreuses initiatives nationales : l’enthousiasme initial laisse bien souvent place à une lente disparition, comme une flamme vacillante sur le point de s’éteindre. Ce programme, lancé en grande pompe, a bien reflété cette tradition sénégalaise de commencer les choses avec éclat, mais sans réussir à en assurer la pérennité. Le projet a connu une ascension fulgurante avant de sombrer dans l’oubli, à l’image de tant d’autres ambitions nationales.

Dans un contexte où les Sénégalais aiment voir leur pays briller sur la scène internationale, cette érosion progressive des initiatives, aussi prometteuses soient-elles, ne passe pas inaperçue. Le « Setal Sunu Reew », qui devait incarner l’effort de nettoyer et valoriser notre environnement, n’a malheureusement pas échappé à ce cycle de vie rapide des projets étatiques. En dépit des annonces et des ambitions, l’essoufflement est devenu trop prévisible, alimentant le scepticisme autour de l’efficacité de nos politiques publiques.

Mais alors, que faire face à cette déception récurrente ? Peut-être que la solution réside dans une autre forme de persévérance, celle qu’incarne le doyen Alla Kane, âgé de 88 ans, et toujours aussi actif. Si l’on regarde sa trajectoire, on voit un homme qui, loin de se contenter de la reconnaissance d’un moment, a su insuffler la sagesse de l’endurance aux générations suivantes. Pour lui, ce n’est pas la vitesse d’exécution qui importe, mais la capacité à tenir sur la durée, à poursuivre les efforts même lorsque les caméras s’éteignent et que les projecteurs sont tournés ailleurs.

Dans cette lumière, la suspension du Setal Sunu Reew pourrait bien être une opportunité, une pause nécessaire pour évaluer, ressourcer et peut-être raviver la flamme qui a un jour enflammé les esprits. Peut-être que cette pause permettra de souffler sur les cendres et de rallumer ce feu, avec l’endurance nécessaire pour le maintenir allumé sur le long terme.

Le véritable défi, pour nos politiques publiques et pour notre société en général, est donc de passer de l’éclat initial à la durabilité, de l’engouement immédiat à la persévérance continue. Car au-delà de la brillance des débuts, c’est la constance qui fera la différence. Et si « Setal Sunu Reew » a besoin d’un temps d’arrêt pour se réinventer, peut-être que c’est aussi l’occasion pour nous, Sénégalais, de réinventer notre manière de cultiver l’engagement et de maintenir la flamme allumée, à long terme.

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