Le Sénégal dans la sous région et responsabilités. Pourquoi pas Sonko demain à Niamey et à Ndiaména ?, (Mamadou Diop Decroix)

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Le 28 avril 2025, le roi Mohammed VI a reçu à Rabat les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Et, de Rabat, a été lancé une initiative stratégique visant à offrir aux pays enclavés du Sahel — notamment le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad — un accès direct à l’océan Atlantique via ses infrastructures portuaires, telles que celles de Casablanca.
Voilà qui est clair !

Il se trouve que le port de Dakar est infiniment plus proche que Casa de toutes les capitales de ces pays.

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Niamey – Casa 4475 km
Niamey – Dakar 2 678 km
Différence = 1797km
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Ouaga – Casa 4 646 km
Ouaga – Dakar 2162 km
Différence = 2484 km
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Bamako – Casa 3 783 km
Bamako Dakar 1300km
Différence = 2483
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Il n’y a pas à dire : Dakar est le hub naturel de l’interland sous-régional Ouest-africain. Donc un schéma d’intégration doit se mettre en place sans délai. En novembre 2013 j’avais proposé ce qui suit :
Entre Dakar et Mbour, construction de trois ports dédiés respectivement au Mali, au Burkina et au Niger avec statut d’exterritorialité et/ou tout autre dispositif de sécurité juridique internationale pertinent.
Suivrait ou précéderait une ligne de chemin de fer Dakar, Tambacounda, Bamako, Ouagadougou et Niamey avec des ports secs à Tambacounda et Kaolack. Un chemin de fer écartement standard (et non l’actuel écartement métrique du Dakar-Bamako datant de 1924 101 ans). Une compagnie d’aviation devrait suivre ainsi qu’une autoroute.
Ce modèle est incontournable. Les experts en assureront la conception et la mise en œuvre. Il est juste question de regarder rationnellement les intérêts de chacun de nos pays plutôt que de suivre les émotions de tel ou tel dirigeant du moment. Les émotions des dirigeants africains (pour dire le moins) ont trop longtemps retardé le continent. Certains qui ne nous croient pas capables de quoi que ce soit s’accrocheront aux coûts pour, comme toujours, en inférer que nous ne pouvons pas. J’affirme que les coûts et le financement sont le moindre des problèmes. De nos états et de leurs secteurs privés endogènes, des BRICS et de leurs secteurs privés et tout autre apport adéquat de par le monde, il faudra s’attendre plutôt à une bousculade pour financer les projets. Un exemple : l’initiative « LA CEINTURE ET LA ROUTE » lancée par Chine depuis 2013 profite grandement aujourd’hui à l’Amérique Latine, à l’ASEAN, à l’Afrique de l’Est et même à l’Europe. C’est la voie pour des rapports gagnant- gagnants, win-win cooperation.
Il s’agit donc davantage d’un problème de volonté politique que d’un problème d’argent. Les avantages comparés montrent qu’il n’y a pas photo entre Dakar et Casa sur cette question des infrastructures pour connecter les pays de l’AES et le Tchad à l’océan atlantique.
Notre pays qui devait se bouger depuis très longtemps dans la résolution de cette question l’enclavement ne l’a pas fait hélas ! Aujourd’hui, après les errements aux conséquences tragiques de l’embargo qui a frappé les trois pays de L’AES de la part de la CEDEAO, les nouvelles autorités sénégalaises semblent s’y mettre avec détermination pour rattraper ce qui n’aurait jamais dû être perdu. Diomaye, Sonko allez aussi loin que possible sans hésitation. « Rien n’est impossible dans l’univers pour celui qui ose escalader les cieux ».

Encore une fois, « Kuy dóor a man kuy saaga ».

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