Le décor a changé entre la première visite effectuée, il y a quelques mois, et le vendredi 5 janvier 2024. Sur le terrain dessert, hier, se dresse, aujourd’hui, à l’entrée, un bâtiment administratif en cours de finition. Il abritera le laboratoire au rez-de-chaussée et un bureau de contrôle au premier niveau. L’état d’avancement de ce bâtiment est représentatif des travaux en cours sur cette plateforme. « Nous avons quasiment terminé la construction de tout ce qui est bâtiment administratif », rapporte l’ingénieur.
La délégation poursuit sa visite. Elle emprunte un escalier latéral de l’ouvrage d’arrivée et se retrouve à la terrasse de la bâche d’arrivée d’eau déjà construite. A partir de ce point, on a une vue panoramique sur le chantier. Les clarificateurs secondaires, les digesteurs, les ouvrages de prétraitement, de décantation primaire, les bâches à boue sortent de terre. La vue panoramique rassure. « Je me réjouis de l’état d’avancement des travaux. Entre ma première visite où c’était un terrain vide et aujourd’hui, il y a une nette évolution. Si ce rythme est maintenu, nous pouvons être dans les délais. Maintenant, il faut accélérer la cadence », a invité le Directeur Général, Mamadou Mamour Diallo.
La plateforme tourne à plein régime. Des voitures bennes qui entrent et ressortent. Les grues et les pelles mécaniques sont en activité. Les équipes sont visibles partout où les ouvrages sont en construction. Çà et là, on prépare des structures pour les coffrages. Alors dans ateliers, des soudeurs, la tête couverte de casques, les yeux protégés par des lunettes découpent des tuyaux en fer. D’autres enjoignent les parties sectionnées. « Nous avons déjà beaucoup de matériel et des équipements sur place. Nous faisons une partie de la soudure d’ajustement dans nos ateliers », précise l’ingénieur.
Après les ateliers de soudure, nous voilà sous un imposant hangar où sont stockés des équipements et des boîtes de pièces. Ici, on aménage pour aller plus vite, dans la construction d’un ouvrage qui sort des sentiers battus. C’est la plus grande usine de traitement des eaux industrielles par sa capacité de rabattement de la charge en Afrique. « Nous aurons des bâtiments de traitement des odeurs. Monsieur le Directeur Général, on dit que 25.000 m3/j. Mais en réalité, la capacité peut être considérée de 100.000 m3/j si l’on considère les charges des eaux industrielles », précise l’ingénieur, le Directeur du représentant du projet représentant du Groupement CDE-SUEZ, Christophe Bardelli. Le taux d’avancement physique de la station d’épuration du Projet de dépollution de la baie de Hann est de 40 %.
Ce n’est pas uniquement à Mbao que la dépollution est sa phase de concrétisation. Sur un autre front, à Hann-Montage, au fond d’une route éventrée, une conduite est en passe d’être enterrée entre les palplanches. Les travaux de construction de l’intercepteur des stations de pompage avancent. La dépollution a franchi un cap avec le démarrage des ouvrages. La restauration de l’une des plus belles baies au monde se fera avec un intercepteur principal d’un plus de 14 km, avec des diamètres variant 500 mm et 1200 mm, 7 stations de pompage, un émissaire marin de 3 km de diamètre 1000 mm, un réseau secondaire de 15 km pour le raccordement des industriels, 30 km de réseau secondaire, l’assainissement du canal 6 ainsi que l’assainissement du Port de Dakar.
Toutefois, le coordonnateur, Alassane Dieng a invité le groupement à faire approuver certains plans afin de rester dans les délais. Le Projet de Dépollution de la Baie de Hann coûtera 94, 129 milliards de francs CFA. Il est financé par l’Agence française de développement (AFD), les Pays-Bas, China Development Bank (CDB), l’Union Européenne et l’Etat du Sénégal.
Le Directeur Général de l’ONAS a fait un détour à la Zone Franche Industrielle, à l’antenne de l’Agence de Promotion des Investissements des Grands Travaux (APIX). Ici, les échanges ont porté sur les contraintes l’obstruction d’une canalisation d’évacuation des eaux pluviales. Il a été retenu que les contraintes font l’objet d’une étude approfondie entre les équipes de l’ONAS et les agents de l’APIX.