La Place du financement islamique dans la DPG du Premier Ousmane Sonko en date du 27 Décembre 2024 devant la représentation nationale. (Par Mansour Ndiaye)
Dans sa déclaration de Politique Générale, le Premier Ministre du Sénégal a accordé une place de choix , en menant toute une réflexion, sur les financements alternatifs parmi lesquels nous avons la finance islamique, le financement vert, etc.
Selon le COMCEC dans son rapport sur la stabilité des services des systèmes financiers islamiques, le total actif de l’industrie de la finance islamique est de l’Indre de 3,38 billions de USD soit une hausse de 4.31% par rapport à l’année 2023.
Les banques islamiques y représentent 70.2% pour environs 2.37 billions USD. Le marché des sukuk en forte croissance pour plus de 850 milliards USD, soit 25.2% du total actif de la finance islamique.
Les fonds islamiques sont a plus de 132 milliards USD pour 3.9% du secteur. Il faut noter que l’assurance takaful est loin derrière pour 0.7% du marché.
Devant cette forte croissance de l’industrie de le finance islamique un « gouvernement push » pour notre pays vient à son heure !
De façons simple, l’émission de Sukuk pourra financer :
1. un projet d’éradication des abris provisoires dans le secteur de l’éducation
2. ou un renouvellement des équipements d’une entreprise de production
3. ou faire de la poste la première banque du pays !
La liste est longue ! Pour rappel le Sénégal a déjà émis trois sukuk pour un montant d’environ 600 milliards. Les Sukuk sont toujours adossés à des actifs tangibles, ce qui témoigne de leurs caractères utiles et viables pour la société.
Les sukuk sont des types financements qui visent les marchés financiers et les investisseurs sur des projets rentables. Ils sont le lieu de la mobilisation de la capacité d’investissement de la Diaspora pour répondre à ce défi de transformation des transferts de celle-ci en ressources de financement de notre économie nationale.
A côté des sukuk (marché des capitaux) nous avons à travailler pour renforcer et diversifier le secteur bancaire et le secteur de la microfinance islamique. Sans oublier celui de l’assurance (Takaful).
Pour rappel, le cadre réglementaire disponible doit être reformé pour permettre au secteur privé de jouer sa partition.
L’Afrique est quasi inexistante sur la cartographie mondiale de la finance islamique au moment où les trois grands foyers sont : l’Asie (23%) avec comme épicentre la Malaisie, les pays du Conseil de Coopération du Golf (53%), la zone MENA (Moyen orient et Afrique du Nordpour 13%) et l’Europe (7%).
Il ne faut pas non plus oublier la mise en place de fonds souverain sur l’international, seul moyen de permettre à notre pays d’avoir des actifs sur l’international et de lever des Sukuk en devises sur les marchés internationaux. Nous reviendrons sur ces mécanismes et le positionnement du fonds intergénérationnel.
Mansour NDIAYE
Économiste et Expert en microfinance
Mba en finance islamique
Président Dooley Yaakar