Le Musée des Civilisations Noires de Dakar accueille, du 13 au 17 mai 2025, le symposium international « La Démocratie au Féminin », organisé par la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie en l’honneur de la sociologue et professeure Fatou Sow, pionnière du féminisme africain. La cérémonie d’ouverture, présidée le 15 mai par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr. El Hadji Abdourahmane Diouf, a réuni universitaires, chercheurs, activistes et militants pour célébrer l’héritage de cette intellectuelle engagée.
Lieu emblématique de mémoire et de transmission, le Musée des Civilisations Noires consacre cette année à la célébration des femmes noires, mettant en lumière leur rôle central dans l’histoire, la culture, l’art et d’autres domaines. Ce symposium rend hommage à Fatou Sow, reconnue pour ses travaux sur le genre, qui analysent la condition des femmes africaines, leurs avancées, leurs défis et leurs combats pour l’égalité. L’événement, marqué par des allocutions d’Alioune Badara Kandji, recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, d’Achille Mbembe, directeur général de la Fondation, et du ministre Diouf, a salué la rigueur intellectuelle et l’engagement de cette visionnaire.
« Nous célébrons une figure remarquable. Fatou Sow a consacré cinquante ans à transformer les conditions des femmes africaines pour plus d’égalité », a déclaré Achille Mbembe, soulignant son rôle dans la promotion de l’égalité des sexes et de la place des femmes dans la société. Le ministre Diouf a ajouté : « Son combat nous a appris à politiser l’Afrique des femmes, un tremplin vers une société durable et égalitaire. »
Inscrit dans le cycle triennal 2025-2027 de recherches féministes de la Fondation, ce symposium explore huit axes : le travail des femmes, les savoirs féminins, les transformations familiales, les rapports intergénérationnels, les corps et sexualités, le genre et la technologie, les femmes rurales, ainsi que l’écologie et les dynamiques d’insuffisance.
Fatou Sow, émue par cet hommage, a exprimé sa fierté : « Je suis heureuse de dire que je suis féministe sans être jugée. Le féminisme prend en compte les réalités sociales, et je suis ravie que les nouvelles générations valorisent nos luttes. » L’historien Mamadou Diouf a quant à lui souligné l’impact social de son engagement : « Dans les sociétés africaines précoloniales, les femmes étaient contrôlées par le patriarcat. Fatou Sow a apporté une contribution féministe, à la fois intellectuelle et sociale, à l’histoire du Sénégal. »
La cérémonie s’est poursuivie par une table ronde, des ateliers et des discussions sur 72 heures, réunissant des intellectuels et militants du monde entier. Cet hommage consacre Fatou Sow comme une voix fondatrice, dont les idées continueront d’inspirer les luttes pour l’égalité des genres.