Située dans la commune de Tivaouane-Niague, la localité de Keur Marème Mbengue fait face à une situation de précarité alarmante. Loin des feux de l’actualité, ce village souffre cruellement d’un manque d’infrastructures de base qui compromet gravement la qualité de vie de ses habitants.
L’une des premières difficultés auxquelles sont confrontés les habitants de Keur Marème Mbengue réside dans l’absence totale de route pour accéder à la localité. Bien que de nombreux véhicules, dont les bus Tata et les taxi-clandos, assurent quotidiennement le transport des populations vers le village, les conditions d’accès demeurent extrêmement compliquées. La mauvaise qualité de la voie rend le trajet long et pénible, en particulier pendant la saison des pluies, où l’accès devient pratiquement impossible.
L’infrastructure sanitaire de Keur Marème Mbengue est d’autant plus préoccupante. Le village ne dispose que d’une seule case de santé, qui a récemment été convertie en poste de santé. Toutefois, celle-ci reste largement insuffisante face aux besoins croissants des habitants. Le manque de matériels médicaux et de médicaments de base complique davantage la prise en charge des malades, et l’absence d’un véritable centre hospitalier met en danger la vie des plus vulnérables.
L’éducation, un droit fondamental, est tout aussi affectée. Le village ne possède qu’une seule école primaire, dont les infrastructures sont désormais dépassées et incapables d’accueillir tous les enfants de la localité. En conséquence, de nombreux élèves sont contraints de se rendre dans les villages voisins pour pouvoir suivre leur scolarité, ce qui engendre des coûts supplémentaires et des difficultés de transport pour les familles déjà en situation de précarité.
L’approvisionnement en eau est également un défi majeur à Keur Marème Mbengue. L’eau potable est une ressource rare et précieuse, ce qui oblige les habitants à recourir à des sources non sécurisées pour leurs besoins quotidiens. Ce manque d’accès à l’eau potable constitue un risque sanitaire majeur, exposant la population à des maladies d’origine hydrique, en particulier chez les enfants.
Au-delà des problèmes d’infrastructures, Keur Marème Mbengue est également confronté à une situation d’insécurité grandissante. Malgré la présence d’une brigade de gendarmerie de proximité, la population vit dans l’angoisse et la peur des attaques, des vols et des violences qui perturbent leur quotidien et les privent de leur tranquillité. Le manque de moyens et de ressources pour assurer une sécurité optimale accentue ce climat de tension.
Le plus frappant dans cette situation désastreuse est l’absence de soutien visible de la part des autorités locales. Selon plusieurs témoignages d’habitants, le maire de la commune de Tivaouane-Niague n’a pas rendu visite à la localité depuis sa réélection en 2022. Un sentiment de délaissement et d’abandon est perceptible parmi les habitants, qui ne voient plus dans leurs dirigeants des acteurs du développement local, mais plutôt des figures lointaines et indifférentes à leurs réalités quotidiennes.
Face à cette situation alarmante, il est impératif que les autorités compétentes et les partenaires de développement prennent des mesures concrètes pour améliorer les conditions de vie à Keur Marème Mbengue. L’extension des infrastructures de santé, l’amélioration des routes, la construction d’une école moderne et la mise en place d’un système d’approvisionnement en eau fiable et durable sont des priorités qui ne peuvent plus attendre.
Les habitants de Keur Marème Mbengue ne demandent qu’une chose : pouvoir vivre dignement, dans un environnement sécurisé et propice à leur développement. Il est temps que ce village, aujourd’hui oublié, bénéficie enfin de l’attention et du soutien qu’il mérite.
Birame Khary Ndaw
