Le boucher A. Thiaw va passer ses 15 prochaines années en prison. La chambre criminelle de Thiès où il était poursuivi pour « viol, pédophilie et détournement de mineure » l’a déclaré coupable et condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Ce, malgré le réquisitoire du ministère public considérant qu’« il n’y a pas de preuve pour justifier le viol » et constatant que « la partie civile a donné plusieurs versions pour raconter la même histoire ».
En effet, « même si S. Ba est victime de viol, on ne peut pas dire avec certitude que c’est A. Thiaw ». D’où la demande de « l’acquittement du mis en cause au bénéfice du doute ».
Il a été accusé par S. Ba, une fille de 14 ans, d’« avoir entretenu avec elle des rapports sexuels non consentants en mai 2020 ». Elle raconte : « Ce jour-là, je partais à la boutique quand le boucher m’a invitée à récupérer un colis à l’abattoir appartenant à son père. Une fois sur les lieux, A. Thiaw m’a conduite de force dans une pièce, puis m’a étranglée sous la menace d’un couteau, m’a déshabillée avant d’abuser de moi. »
Elle poursuit qu’« après son acte, le boucher a menacé de me tuer si jamais j’en parlais. C’est ainsi qu’en voulant rentrer chez moi que je me suis évanouie. Une fois à la maison, je suis interrogée par mes parents sur les raisons de mon évanouissement et je leur ai révélé ma mésaventure avec le nommé A. Thiaw ».
Conduite à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Dabakh de Tivaouane pour une consultation, le gynécologue a fait « état de déchirures récentes de l’hymen ». Muni d’un certificat médical, l’oncle à porté plainte contre A. Thiaw, qui sera arrêté.
Devant la chambre criminelle, le prévenu a nié les faits. Pour lui, ces « accusations sont totalement fausses ». Ce que la partie civile a, par contre, balayé d’un revers de main, en insistant dans ses « déclarations ». Le procureur de la République, non convaincu par les déclarations de la jeune fille, pense que « ce dossier de viol pose problème du moment que seuls les protagonistes étaient sur les lieux ».