Insécurité routière : « 800 personnes tuées sur les routes en 2020 », révèle le Sg de l’Anaser

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Les routes sont de véritables mouroirs. Chaque année, elles causent des milliers de morts dans le monde. Selon Nathalie Chavassa, experte en sécurité routière au ministère des Transports, près de 3.000 personnes décèdent chaque minute dans le monde par accident. « Pire, il y a plus de 50 millions de personnes blessées avec des invalidés à vie chaque année dans le monde, qui vont probablement perdre leur travail ; ce qui va plonger leurs familles dans de grands problèmes», expose-t-elle.

Évidemment, le Sénégal n’est pas en reste tant les accidents de circulation tragiques se multiplient. « En 2020, on avait dénombré 800 décès», révèle Babacar Diop, Secrétaire général de l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser). « Les statistiques ne sont pas encore exhaustives », enchaîne-t-il. « Nous avons constaté une vingtaine de décès par accident dans le courant du mois d’avril. C’est alarmant. Ce que nous constatons est que la courbe est exponentielle », dit-il. «Et les personnes les plus touchées sont les jeunes de 5 à 29 ans», déplore Nathalie Chavassa.

Face à une telle situation, le Projet d’appui à la gouvernance du secteur des transports au Sénégal (Pagotrans) veut mettre en place l’Observatoire de la sécurité routière et un système harmonisé de données sur les accidents. « Il n’y a pas de cadre harmonisé avec les cas de l’intervention des Forces de défense et de sécurité et du système hospitalier», regrette Babacar Diop.

L’heure est venue de prendre des « mesures et de répondre aux préoccupations des autorités » pour réduire le nombre d’accidents à près de 50% d’ici 2030. Car les conséquences économiques sont énormes et se répercutent sur le Pib. «C’est avec des pertes du Pib de 3 à 5% au niveau national et surtout si on ne fait rien, on risque d’aller jusqu’à 20%. En 2012, pour le Sénégal, les calculs qui ont été faits ont estimé à plus de 60 milliards de pertes. Cela veut dire que les efforts de développement sont absorbés dans les accidents. C’est un drame pour tous les pays qui cherchent à émerger», avertit Nathalie Chavassa. Aujourd’hui, préconise-t-elle, «c’est d’arriver à des opérations coordonnées au niveau des routes, des véhicules et des conducteurs. C’est aussi parvenir à avoir des actions préventives, et à ne plus attendre qu’on intervienne après l’accident, et d’appliquer la loi».

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