Inondations et manque d’infrastructures scolaires au Sénégal : Babacar Mbaye Ngaraf lance un appel « SOS École » face à l’urgence
Les récentes crues du fleuve Sénégal plongent le système éducatif du nord du pays dans une crise sans précédent, empêchant de nombreuses écoles d’accueillir leurs élèves. Les inondations affectent des localités entières, rendant impossible la tenue des cours et obligeant les enfants à rester chez eux. Mais le problème ne se limite pas au nord : à Boukhou, village situé entre Diass et Diamniadio, le manque de salles de classe entrave également le bon déroulement des activités scolaires. Le secrétaire national de l’Organisation des Instituteurs du Sénégal (OIS), Babacar Mbaye Ngaraf, a exprimé son inquiétude face à cette situation qu’il qualifie de « priorité négligée » par les autorités.
M. Mbaye a lancé un appel qu’il a lui-même baptisé « SOS école », qu’il décrit comme un véritable « cri de cœur destiné à la communauté éducative pour le rétablissement des écoles et un déroulement effectif des cours. » Selon lui, la situation actuelle reflète une triste réalité : « Nous avons l’impression aujourd’hui que l’école ne fait plus partie des priorités », a-t-il dénoncé.
Il décrit avec précision la situation dramatique dans le Dandémayo, une zone particulièrement touchée par les crues. « Dans la plupart des localités du Dandémayo, impactées par la crue du fleuve, les écoliers ne savent pas à cette date à quel saint se vouer », laisse-t-il entendre.
La confusion et le désarroi sont palpables, notamment à Saint-Louis, où les établissements scolaires n’ont toujours pas pu rouvrir. Babacar Mbaye Ngaraf cite l’exemple de l’école Khar Yalla, gravement affectée par les inondations : « À Saint-Louis, notamment à l’école Khar Yalla, les élèves n’ont toujours pas ouvert les classes en raison des inondations », a-t-il ajouté.
La situation dans les environs de Diass n’est guère plus reluisante. À Boukhou, à quelques encablures de l’aéroport, le manque d’infrastructures scolaires oblige certains élèves à étudier dans des conditions insupportables. « Ici, au cycle long de Boukhou, à quelques encablures de l’aéroport de Diass, faute de salles de classe, certains élèves font cours en plein air, d’autres dans un abri provisoire pire qu’une cave-garage abandonnée », a-t-il déclaré. Ce manque criant de salles de classe, combiné à des conditions d’accueil précaires, rend l’apprentissage quotidien extrêmement difficile pour les enfants de cette localité.
Les conséquences de cette situation critique commencent également à se faire sentir ailleurs. Le secrétaire national de l’OIS rappelle les récentes grèves qui ont éclaté, notamment au lycée de Malika Plage : « Hier, le lycée de Malika Plage, dans la même situation, a entamé une grève, délogeant les établissements voisins », a-t-il précisé, interpellant les autorités sur la question et craignant un immobilisme des dirigeants en période électorale. « Alors, devons-nous attendre après les législatives pour s’en occuper ? », s’interroge-t-il.
Ce plaidoyer se transforme en appel à l’action et au respect des droits fondamentaux des enfants. Pour Babacar Mbaye Ngaraf, ces élèves, malgré leurs conditions difficiles, méritent une éducation digne de ce nom : « Ces enfants, malgré les ans, sont quand même des citoyens sénégalais à part entière », a-t-il mentionné, appelant à « respecter leur droit à l’éducation, respecter leurs parents, respecter la société. »
Il souligne également que les établissements qu’il a cités ne représentent qu’une partie du problème à l’échelle nationale, estimant que cette situation pourrait toucher bien d’autres régions du pays. « Ces établissements cités ne sont qu’un petit échantillon à l’échelle nationale. » Pour lui, il est plus qu’urgent que « la communauté éducative, notamment l’État Sénégalais, s’occupe de ce problème pour garantir aux enfants le temps nécessaire d’apprentissage », a alerté M. Mbaye.
Ainsi, l’OIS appelle à une mobilisation immédiate des ressources et des volontés pour rétablir un cadre éducatif de qualité au Sénégal, sans attendre que les circonstances électorales ou les priorités politiques repoussent encore cette urgence.
Birame Khary Ndaw