« Il est triste quand notre administration électorale joue au dilatoire dans l’espoir d’une décision de la Cour suprême qui justifierait son acte illégal»
La Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a usé de son pouvoir d’injonction, avec courtoisie, à la suite de la saisine par les conseils du candidat Ousmane Sonko. L’on ne pouvait douter d’une telle décision au vu des dispositions pertinentes des articles L.6 et L.13 du Code électoral relativement à la mission et aux compétences de la Cena, l’organe de contrôle et de supervision des opérations électorales et référendaires.
Mais, il est regrettable que la DGE persiste dans son refus d’exécuter l’ordonnance du juge et l’injonction de la CENA. Plus triste quand notre administration électorale joue au dilatoire dans l’espoir d’une décision de la Cour suprême qui justifierait son acte illégal. Il suffisait que le Ministre de l’Intérieur, chargé des Élections, commande pour que les services centraux (DGE et DAF), qui ont précédé à la radiation d’office, intègrent automatiquement l’électeur concerné. Non ! On ne sait plus qui fait quoi !
Le Président de la République aurait-il la compétence d’intégrer ou non un électeur radié des listes électorales ? Cette situation, née du contentieux de l’inscription sur les listes électorales qui du reste est pourtant bien encadré par la loi électorale, révèle les limites de notre modèle de gestion électorale. Alors que le Sénégal a connu avec son modèle mixte deux alternances politiques pacifiques, il ne serait pas insensé de prédire un recul démocratique de 30 ans. En tout état de cause, cela présage un mauvais signe quant à la neutralité de l’administration électorale tant vantée».
Avec Sud Quotiden