Ghana-Uruguay : comme on se retrouve…

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A 16h, le Ghana et l’Uruguay vont se retrouver. Douze années après ce terrible quart de finale de Coupe du Monde, qui a vu l’Uruguay passer en demi-finale aux tirs au but après un fait de jeu pas comme les autres : la tricherie de Luis Suarez.

Ce vendredi à 16h commencera la dernière journée de la phase de groupes de cette Coupe du Monde 2022. On retrouvera notamment la rencontre entre le Ghana et l’Uruguay. La donne est simple, les deux équipes doivent l’emporter si elles veulent espérer rallier les huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Un match à couteaux tirés, donc.

Mais ce match va raviver des souvenirs. De mauvais d’un côté, de bons de l’autre. Voici maintenant douze années, les deux formations se retrouvaient en quarts de finale de la Coupe du Monde sud-africaine, remportée par l’Espagne. Les Uruguayens s’étaient défaits du pays hôte, du Mexique et des Bleus en poules avant d’écarter la Corée du Sud quand les Ghanéens, eux, avaient réussi à sortir d’une poule composée de l’Allemagne, de l’Australie et de la Serbie, avant d’éliminer les États-Unis en prolongations.

120e minute fatidique

C’était donc une confrontation tendue au Soccer City de Johannesburg. Juste avant la mi-temps, alors que tout le continent est derrière le Ghana, Muntari ouvre le score d’une frappe lointaine mal appréciée par Muslera. Mais, dix minutes après le retour des vestiaires, Diego Forlan, d’un maître coup-franc, égalisait.

On se dirigeait alors droit vers les prolongations. Les Ghanéens tenaient le choc et les Uruguayens attendaient patiemment les tirs au but jusqu’à cette ultime minute (120e). John Paintsil, sur son côté droit, gratte un coup-franc. Celui-ci est dévié au premier poteau puis mal renvoyé par le portier uruguayen. Dennis Appiah surgit de nulle part et frappe, mais le ballon est contré sur la ligne par Luis Suarez. Dans les airs, Dominic Adiyiah reprend le cuir et l’envoie vers les filets. Le cuir passe au-dessus de Fucile et est finalement smashé de la main par Luis Suarez, qui sera présent ce vendredi après-midi.

Aucun doute pour l’arbitre qui désigne le point de penalty. « Il y avait beaucoup de monde et je pensais que l’arbitre n’avait rien vu. À côté de moi, sur la ligne, il y avait également mon partenaire Jorge Fucile. Lui était déjà averti et donc suspendu pour

la demi-finale, alors j’ai essayé de faire croire à l’arbitre que c’était lui, mais il n’est pas tombé dans le panneau. Il m’a mis un carton rouge, a sifflé penalty et j’ai quitté le terrain en marchant. Abattu. Les larmes coulaient sur mes joues », raconte Suarez dans son autobiographie Crossing The Line, paru en 2014, quatre ans après les faits.

Une fin de match cruelle et un goût de revanche

Alors, Asamoah Gyan se dirige vers le point de penalty, frappe de toutes ses forces, mais sa tentative heurte la barre. John Paintsil se rappelle pour la BBC : « quand on a récupéré le penalty, je me suis dit que c’était bon, qu’on avait notre expert Asamoah Gyan. On a tous pensé qu’on était déjà en demi-finale. Quand la balle a touché la barre, ça a été un choc. À l’hôtel, on a tous dû passer par la chambre de Gyan pour lui remonter le moral. Il pensait qu’il était le seul coupable. On a fait ce qu’on a pu, mais il a pleuré toute la nuit. Gyan ressent encore cette douleur, toute l’équipe est dans le même état ». Au final, aux tirs au but, les Sud-américains s’imposeront après que Jonathan Mensah et Dominic Adiyiah aient raté leur tir au but contre un seul raté, celui de Maximiliano Pereira, côté Uruguay.

Ce vendredi, André Ayew sera le seul rescapé de cette rencontre chez les Black Stars et il n’en a pas trop rajouté, au contraire du président de sa fédération, Kurt Orkaku, toujours sur la BBC au moment du tirage au sort : « l’heure de la revanche a sonné ! Regardez ce que Dieu a fait, en ramenant l’Uruguay dans notre groupe. Ce sera une douce revanche si nous les battons. Donc, même si vous ne battez personne, battez l’Uruguay pour moi et rendons à Suarez ce qu’il nous a fait ». Un match qui sent le soufre, tout ce qu’il faut pour qu’on assiste à un grand match de Coupe du Monde.

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